émission de radio sur le trouble borderline ou état limite ou trouble de la personnalité limite

Qu’appelle-t-on vraiment « états limites » ou « troubles de la personnalité borderline » ? Ce trouble de la personnalité toucherait 2% de la population. Il provoque des changements d’humeur, des réactions excessives face aux émotions d’autrui, des angoisses et des colères pouvant aller jusqu’à l’automutilation et la tentative de suicide.

mp3 de la 1ère partie de l’émission (clic droit -> « enregistrer-sous » ou clic gauche pour écouter en streaming).

mp3 de la 2ème partie de l’émission (clic droit -> « enregistrer-sous » ou clic gauche pour écouter en streaming).

Invités :

Pr Bernard Granger
psychiatre et psychothérapeute, responsable de l’Unité fonctionnelle de psychiatrie adulte à l’hôpital Cochin, co-auteur avec Daria Karaklic : «Les Borderlines», Ed. Odile Jacob.
Dr Papa Lamine Faye
psychiatre, maître assistant à la Faculté de Médecine de Dakar.

instabilité
impulsivité
peur de l’abandon
troubles du comportement : prise de substances addictives
auto-mutilation
agression

– proche de trouble bipolaire, schizophrénie et dépression

– maladie qui touche plus les femmes que les hommes

Programme de soins du docteur Marsha M. Linehan (elle-même borderline) :
Thérapie comportementale dialectique.

TCC : thérapies cognitivo-comportementales.

Quatre conseils pour les DRH d’entreprises qui emploient des handicapés psychiques

1.
La personne handicapée psychique peut avoir tendance à se surinvestir dans les tâches qui lui sont confiées et à faire preuve d’une assiduité qui peut vite conduire à une intense fatigue et à un stress.

Il convient donc d’être vigilant sur ses horaires de travail et de poser clairement les limites de ses missions.

2.
De même, la vigilance s’impose face à une forme de harcèlement, conscient ou non, de la part de certains collègues qui se servent des fragilités de la personne handicapée psychique pour lui faire peur ou exiger d’elle du travail supplémentaire.

3.
Un suivi professionnel peut être proposé de façon régulière, pour rassurer le collaborateur handicapé (évaluations, formalisation claire et réaliste d’objectifs…).

4.
Quelques attitudes simples suffisent souvent à désamorcer une éventuelle situation de crise et à rassurer la personne handicapée psychique : restez à l’écoute, sans agressivité ni impatience ;
ne répétez pas votre question et laissez la personne s’exprimer jusqu’au bout ;
donnez-lui toujours la possibilité de partir.

Source :
Vivre ensemble. Guide des civilités à l’usage des gens ordinaires

Cahier N°6 : Recruter et accompagner un collaborateur handicapé psychique.

Quels sont les 4 handicaps psychiques les plus fréquents ?

Il existe quatre grandes familles de troubles psychiques :

1• Schizophrénies et autres troubles psychotiques chroniques : ils débutent généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Ils altèrent la perception de la réalité (délire) et entraînent des dysfonctionnements sociaux et comportementaux.
[La schizophrénie se soigne très bien et avec un traitement les schizophrènes qui sont stabilisés peuvent travailler].

2• Troubles de l’humeur : ce sont les plus fréquents. Ils comprennent :

– les troubles bipolaires (autrefois appelés maladie maniaco-dépressive) : la personne est soit hyperactive, avec des comportements excessifs, soit dans un état de très grande dépression. Entre ces deux phases, la personne vit et agit normalement ;
[Si la personne prend un traitement thymorégulateur (lithium, Depakote, Depakine…), elle vit et agit normalement]

– les troubles dépressifs majeurs, caractérisés par une tristesse intense et une douleur morale.
La personne est extrêmement pessimiste, se dévalorise, culpabilise, etc.

3• Troubles anxieux : ils regroupent des troubles très divers, avec pour symptôme commun une anxiété pathologique. Ce sont, par exemple,
des troubles paniques, des phobies, des troubles obsessionnels compulsifs ou TOC, des troubles
d’anxiété généralisée.

4• Troubles de la personnalité : la personne adopte des conduites « déviantes » par rapport à ce qui est attendu dans la vie courante, et notamment en entreprise (paranoïa, obsession-compulsion, évitement…).

Source :
« Qu’est-ce que le handicap psychique ? » D’après la classification internationale DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual – Revision 4).

Cahier N°6 : Recruter et accompagner un collaborateur handicapé psychique.

Comment réussir le recrutement d’un handicapé psychique (schizophrène, bipolaire…) ?

La personne handicapée psychique possède généralement un bon niveau d’études et de formation. Elle peut donc prétendre à un panel élargi de postes. Mais sa situation particulière impose que les règles de recrutement soient un peu bousculées.

• Les tests de personnalité et les analyses de CV (à cause des « trous » dans la chronologie des expériences) ne sont pas les outils adéquats pour évaluer les qualités d’un candidat.

• L’information et la sensibilisation des collaborateurs sont impératives. Mieux vaut faire appel à une structure extérieure pour travailler sur les représentations du handicap psychique et en découvrir les conséquences psychiatriques, médico-sociales et sociales.

• La réussite d’un recrutement passe par un accompagnement interne et/ou externe,
et par un parcours d’intégration progressif :
une première embauche en CDD et un mi-temps thérapeutique sont des solutions pertinentes pour rassurer la personne handicapée psychique, surtout si elle n’a pas travaillé depuis longtemps.
Ils lui permettent de reprendre pied dans la réalité du travail, avec ses contraintes et ses horaires, avant un retour au plein-temps.

Source :
« Santé mentale et emploi », revue Être Handicap Information, janvier – février 2010.

Cahier N°6 : Recruter et accompagner un collaborateur handicapé psychique.

Le handicap psychique dans l’entreprise et au travail

Trop souvent, la déficience psychique, parce qu’elle reste méconnue [ou à cause des médias qui ne la montre que sous un mauvais jour], inquiète. Pourtant, de nombreuses personnes handicapées psychiques travaillent en entreprise : un accompagnement et des aides existent pour lever craintes et préjugés, aménager l’environnement de travail et faire de leur intégration une opportunité pour tous.

Reconnu comme un handicap par la loi du 11 février 2005, au même titre que les handicaps sensoriel et moteur, le handicap psychique caractérise les personnes atteintes d’une maladie psychique dont les conséquences affectent durablement leur personnalité, leur comportement et leur adaptation sociale. Cette maladie psychique survient le plus souvent à l’adolescence ou à l’âge adulte. Elle ne doit pas être confondue avec le handicap mental, comme la trisomie, qui affecte les capacités intellectuelles, ni avec des troubles psychiques passagers, ou risques psychosociaux, liés entre autres au travail et aux situations de stress. Même s’il peut arriver qu’une situation de stress révèle un problème psychique passé jusque-là inaperçu.

Le traitement médicamenteux associé à une prise en charge psychosociale stabilise la personne handicapée psychique et lui permet de vivre d’une façon autonome et de s’insérer dans le monde du travail. Contrairement aux idées reçues, le handicap psychique présente rarement des symptômes (comportements délirants ou spectaculaires, par exemple) pouvant entraver de façon significative la vie professionnelle. Il est même le plus souvent invisible. De même, la prise de médicaments n’est pas synonyme de moindre performance au travail. Enfin, les personnes handicapées psychiques sont rarement violentes. Il n’en demeure pas moins que ce handicap exige de la personne concernée qu’elle fasse des efforts permanents pour s’adapter et entrer en relation avec les autres. Avec un risque plus grand de se retrouver isolée, voire en rupture sur le plan du lien social.

Information et accompagnement

Ces spécificités du handicap psychique nécessitent une prise en compte particulière de la part des entreprises : le succès de l’embauche, de l’intégration et du maintien dans l’emploi d’une personne handicapée psychique obéit à certaines conditions.
Parce que le handicap psychique est souvent invisible et/ou chargé de stéréotypes négatifs, il est essentiel d’informer et de sensibiliser les collaborateurs qui seront amenés à travailler avec la personne recrutée. L’information ne doit pas tant porter sur la maladie elle-même que sur les symptômes et comportements, parfois déroutants, qu’elle peut entraîner, et doit avoir pour corollaire des conseils pour adopter les attitudes adéquates.

Même stabilisée, une personne handicapée psychique peut traverser des périodes plus difficiles où réapparaît sa fragilité. Plus sensible que d’autres à des situations de tension et de stress, elle demande une prise en charge qui s’inscrit dans la durée et mobilise, de ce fait, tout un réseau d’intervenants. En interne, d’abord, avec le médecin du travail, qui joue un rôle important, en lien avec la direction des ressources humaines, mais aussi l’assistante sociale, le responsable hiérarchique direct et, éventuellement, un collègue « référent » qui exerce une certaine vigilance au quotidien. L’objectif, en effet, est de rester en alerte sur une possible situation de crise et d’intervenir rapidement pour la désamorcer. Le handicap psychique affectant l’ensemble de la personnalité avec des impacts personnels et professionnels, l’objectif est aussi de veiller à ce que la personne ne soit pas isolée, dans l’entreprise comme à l’extérieur. C’est là qu’interviennent les acteurs externes (médecin traitant, psychiatre, service d’accompagnement médico-social, proches…) : il est important que le médecin du travail ou l’assistante sociale les connaissent pour, le cas échéant, établir un contact avec eux.

Quels aménagements ?

Plus fatigable et émotif, parfois instable dans l’établissement de ses relations à autrui, un collaborateur handicapé psychique peut avoir besoin d’un environnement de travail adapté à sa situation et à ses rythmes propres. Cette adaptation passe généralement par une modification personnalisée de l’organisation du temps de travail : mi-temps thérapeutique, horaires aménagés, pauses régulières, tâches planifiées par missions ponctuelles… Ainsi, une première embauche sous forme de contrat à durée déterminée contribue à rassurer la personne handicapée psychique, qui a ainsi le temps de faire ses preuves et de trouver ses repères.

Au quotidien, une vigilance bienveillante, des passages de consignes clairs et sans impatience et une écoute compréhensive sont autant d’attitudes préventives qui permettent à la personne handicapée psychique de se sentir en confiance et détendue, et de faire son travail dans les meilleures conditions. Quel qu’il soit, l’aménagement doit prendre en compte le fait que le handicap psychique s’inscrit durablement dans le temps : il doit donc être envisagé dans le long terme.

Une opportunité pour l’entreprise

Le salarié handicapé psychique représente une réelle opportunité pour l’équipe et les collègues qui l’accueillent. D’abord, parce qu’il fait généralement preuve d’une forte implication professionnelle et d’une assiduité pouvant se traduire par des dépassements d’horaires importants. Il convient d’ailleurs d’y être vigilant pour que cela n’entraîne pas un surcroît de fatigue et de stress. Plus émotif et plus fragile, il est aussi très sensible à l’ambiance d’une équipe, au climat dans lequel se déroule le travail : il joue alors le rôle d’un véritable « baromètre » et prévient une dégradation éventuelle de l’environnement.
L’entreprise elle-même, dans les dispositifs et les procédures mis en place pour faciliter l’intégration d’une personne handicapée psychique, est amenée à réfléchir sur le lien existant entre le travail et la santé mentale. En pensant son organisation de travail pour une personne handicapée, ce sont tous les collaborateurs qui bénéficient de cette approche raisonnée des conditions de travail et voient leurs propres besoins mieux appréhendés.

Dans un contexte social où la problématique du « bien-être au travail » est au coeur des préoccupations, l’intégration réussie d’un collaborateur handicapé psychique aide à poser des règles et des repères utiles pour tous.

Source :
Cahier N°6 : Recruter et accompagner un collaborateur handicapé psychique.

Chiffres sur le handicap psychique et l’emploi en France

350 000 personnes sont reconnues handicapées psychiques en France
(on est loin du compte car il y a 600 000 schizophrènes en France et probablement autant voire plus de bipolaires).

Source : enquête Insee Handicap-Santé 2008.

En 2010 :
• 8 300 personnes ont été accompagnées par Cap emploi et 3 920 ont trouvé un emploi (pas moi)
• 155 personnes ont créé leur entreprise (moi en 2012)
• 292 personnes ont été maintenues dans l’emploi avec l’aide du Sameth.

Source :
Cahier N°6 : Recruter et accompagner un collaborateur handicapé psychique.

Jeanne d’Arc était-elle schizophrène ? Oui car elle entendait des voix

Les invités au débat :
– Christophe Barbier : Directeur de la rédaction et chef du service Politique de L’Express.
– Nicolas Offenstadt : Historien. Dimitri Casali : Historien et directeur de collection.
– Jean Garrigues : Président du Comité d’histoire parlementaire et politique.

Réponse unanime des invités :
oui, elle était schizophrène et serait aujourd’hui soignée.
Mais le Moyen-Age était très religieux.
Et Jeanne d’Arc est la seule prophète (schizophrène) qui a réalisé sa prophétie.