Après cinq ans de thérapie, il tue sa psy
LE MONDE | 04.10.2012 à 11h34 • Mis à jour le 04.10.2012 à 14h12
Par Raphaëlle Bacqué
C’est une de ces tragédies rares que la presse peine souvent à retracer. Parce que s’y mêlent la douleur humaine, le secret médical et les difficultés de la justiceà trancher entre la responsabilité et la folie. Parce qu’elle raconte la confrontation ordinaire de milieux universitaires, médicaux, « psy », à la dérive mentale d’un jeune homme devenu meurtrier. Parce que ni les professeurs, ni les soignants, ni les proches, ni les familles ne veulent témoigner à visage découvert et qu’il faut se contenter d’initiales ou de simples prénoms. Cette histoire s’est passée à la fin de l’été, le 29 août, en plein Paris.
nom du schizophrène meurtrier : Yvéric G.
– Fils de médecins réputés
– ancien élève du lycée Henri-IV
– étudiant en licence d’économie, sociologie et sciences politiques à Paris-Dauphine
– « Professeurs, étudiants, on ne pouvait pas ne pas voir qu’Yvéric avait manifestement trop bu et sentait l’alcool »
Il fume aussi beaucoup, des cigarettes et souvent du cannabis.
– le jeune homme a été hospitalisé deux mois en septembre 2008 dans une clinique psychiatrique d’Epinay-sur-Seine, période au cours de laquelle un diagnostic de schizophrénie semble avoir été posé
– il a de nouveau dû être pris en charge dans une unité psychiatrique hospitalière au début de l’année 2012.
– il suit un traitement neuroleptique à base d’aripiprazole (nom de la molécule)/abilify (nom commercial), une molécule de dernière génération
– « délire mystique »
– « désir de confrontation paranoïaque »– le médecin qui l’a examiné, lors du prolongement de sa garde à vue, a préconisé son placement en unité psychiatrique à l’hôpital Sainte-Anne
nom de la psychologue tuée : Agnès D.
– elle avait un DESS en psychologie obtenu à la faculté de Nanterre dans les années 1980
– elle a suivi une analyse par un psychanalysteSelon l’Observatoire national des violences en milieu de santé, les cas d’agression dans les cabinets en ville sont rarissimes, alors qu’un quart des manifestations de violence envers les personnels de santé ont eu lieu l’année dernière dans desservices de psychiatrie hospitalière.
Bonjour, merci pour ce repérage et pour votre travail en général. Est-il possible, si vous l’avez, d’avoir la suite de l’article ? Sur le Monde, il est protégé. Trop compliqué de créer un compte pour acheter l’article (2 euros). Et comme il date du 4 octobre, je doute de trouver le journal où il a été publié.