Idées délirantes
Les idées délirantes consistent en une anomalie du contenu de la pensée. Ce sont des croyances
personnelles erronées qui ne trouvent pas d’explication dans le contexte culturel ou religieux du malade.
Bien que les idées délirantes soient parfois définies comme « des croyances erronées stables », elles
peuvent parfois, dans leur forme la moins grave, ne durer que quelques semaines ou quelques mois; le
malade peut également se poser des questions et avoir des doutes sur ses convictions. L’évaluation du
degré de sévérité des idées délirantes et l’appréciation globale des processus de pensée délirants doivent
tenir compte de leur persistance, de leur complexité, de leur retentissement sur le comportement du
malade, du degré de doute du malade et de leur écart par rapport à certaines croyances habituelles d’une
population. Chaque fois qu’un item est coté présent, les exemples spécifiques doivent être notés dans la
marge.
8- Idées délirantes de persécution
Les personnes souffrant d’idées délirantes de persécution se croient persécutées ou victimes d’un
complot. Les manifestations courantes incluent la conviction d’être suivi, que le courrier est ouvert
ou que le bureau, maison, téléphone sont surveillés électroniquement. Ailleurs, il peut s’agir de la
conviction d’être persécuté par l’administration, la police, les voisins ou les collègues de bureau.
Les idées délirantes de persécution demeurent souvent assez fragmentaires ; mais parfois le
malade présente un système complexe d’idées délirantes qui associe plusieurs formes de
persécutions et il conclut à une conspiration bien organisée.
Par exemple, un patient peut croire qu’il est suivi et que sa maison est surveillée parce que les
pouvoirs publics sont persuadés, à tort, qu’il est un agent secret d’une puissance étrangère. Cette
construction peut être suffisamment complexe pour que le malade trouve une explication à
pratiquement tout ce qui lui arrive.
L’évaluation de la sévérité doit prendre en compte la durée et la complexité des idées délirantes.
Questions conseillées
Avez-vous eu des problèmes dans vos relations avec d’autres personnes ? Avez-vous
l’impression que les autres sont contre vous ? Y-a-t-il des gens qui essaient de vous faire du mal ?
Pensez-vous que les gens complotent contre vous ?
0 – aucune idée délirante de persécution.
1 – doute sur l’existence d’idées délirantes de persécution.
2 – légères – les croyances délirantes sont rudimentaires et peuvent revêtir plusieurs
aspects différents -le malade peut émettre des doutes, à l’occasion, sur ce type d’idées.
3 – moyennes – idées délirantes claires et substantielles accompagnées d’une ferme
conviction.
4 – importantes – idées délirantes substantielles accompagnées d’une ferme conviction –
alimentent les agissements du malade.
5 – sévères – idées délirantes complexes et bien construites qui alimentent les
agissements du malade et qui le préoccupent une bonne partie du temps – certains
aspects de ses idées délirantes ou de ses réactions peuvent paraître tout à fait bizarres.
11- Idées délirantes de grandeur
Le malade pense qu’il est détenteur de pouvoirs spéciaux ou doué de capacités exceptionnelles. Il
peut se prendre pour une personnalité célèbre, comme une vedette de la chanson, Napoléon, ou
le Christ. Il peut croire qu’il écrit une oeuvre essentielle, qu’il compose une grande oeuvre musicale
ou qu’il est sur la voie d’une grande découverte. Souvent, il soupçonne les autres de vouloir lui
voler ses idées et il peut devenir irritable si ses capacités sont mises en doute.
Questions conseillées
Êtes-vous quelqu’un d’exceptionnel ? Avez-vous des capacités ou des pouvoirs hors du
commun ?
0 – aucune idée délirante de grandeur.
1 – doute sur l’existence d’idées délirantes de grandeur.
2 – légères – idées délirantes rudimentaires et pouvant revêtir plusieurs aspects différents –
le malade peut émettre des doutes à l’occasion.
3 – moyennes – idées délirantes claires et substantielles accompagnées d’une ferme
conviction.
4 – importantes – idées délirantes substantielles d’une conviction ferme et qui alimentent
les agissements du malade.
5 – sévères – idées délirantes nettes et bien construites – alimentent les agissements du
malade et le préoccupent une bonne partie du temps. Certains aspects des idées
délirantes ou des réactions du malade peuvent paraître tout à fait bizarres.
12- Idées délirantes religieuses
Le malade est préoccupé par des croyances religieuses erronées. Parfois celles-ci se présentent
dans un contexte religieux conventionnel, comme les croyances concernant le Second
avènement, l’Antéchrist ou la possession par le Diable. Ailleurs, ces croyances peuvent constituer
des systèmes religieux nouveaux ou une mosaïque de croyances provenant de plusieurs
religions, en particulier des religions orientales, avec les notions de réincarnation ou de Nirvana.
Les idées délirantes religieuses peuvent s’associer à des idées délirantes de grandeur (si le
malade se prend pour un chef religieux), à des idées délirantes de culpabilité, ou à des idées
délirantes d’influence. Ne sont cotées comme idées délirantes religieuses, que ce qui peut être
considéré comme anormal eu égard au contexte culturel et religieux du malade.
Questions conseillées
Êtes-vous religieux ? Avez-vous eu des expériences religieuses inhabituelles ? Quelle a été votre
éducation religieuse durant votre enfance ?
0 – aucune idée délirante religieuse.
1 – doute sur l’existence d’idées délirantes religieuses.
2 – légères – idées délirantes rudimentaires pouvant revêtir plusieurs aspects différents – le
malade émet, à l’occasion, des doutes.
3 – moyennes – idées délirantes claires et substantielles accompagnées d’une ferme
conviction.
4 – importantes – idées délirantes substantielles et bien construites qui alimentent les
agissements du malade.
5 – sévères – idées délirantes nettes et bien construites – alimentent les agissements du
malade et le préoccupent une bonne partie du temps. Certains aspects des idées
délirantes ou des réactions du malade peuvent paraître tout à fait bizarres.
14- Idées de référence, idées délirantes de référence
Le patient pense que des remarques sans importance, des événements ou des situations banals,
le concernent personnellement et revêtent pour lui seul un sens particulier. Par exemple, il entre
dans une pièce, il voit des gens qui rient et il pense qu’ils parlaient ou se moquaient de lui. Parfois
il croit que les articles dans les journaux, les émissions de télévision, ou les programmes de radio
lui sont spécialement destinés. Dans le cas des idées de référence, le malade conserve des
soupçons quant à ces croyances mais reconnaît son erreur. Quand le malade croit vraiment que
les conversations ou les événements se réfèrent à sa personne, il s’agit bien d’idées délirantes de
référence.
Questions conseillées
Vous est-il déjà arrivé d’entrer dans une pièce et de penser que les gens parlaient et se
moquaient de vous ? Avez-vous vu des choses dans les magazines ou à la télévision qui
semblaient vous concerner ou qui contenaient un message spécial pour vous ?
0 – aucune idée de référence.
1 – doute sur l’existence d’idées de référence.
2 – légères idées de référence.
3 – moyennes – idées délirantes de référence qui sont survenues rarement.
4 – importantes – idées délirantes de référence survenant au moins une fois par semaine.
5 – sévères – idées délirantes de référence fréquentes.