« Zone interdite » sur l’unité pour malades difficiles (UMD) d’Albi

Le titre de l’émission de M6 :
« Un an chez les fous les plus dangereux ». Stigmatisant et racoleur comme souvent.

UMD = Unité pour malades difficiles (difficilement gérables en hôpital psychiatrique normal) et non pas D = dangereux.

Samir, nouveau patient de l’UMD (unité pour malades difficiles) arrive et dit « je suis pas méchant »

Voix off : « ses proches croient qu’il est dépressif mais en fait il souffre de troubles psychiatriques » alors que la dépression relève de la psychiatrie.

jusqu’à 5 prises de médicaments par jour en UMD

On demande à l’infirmière pourquoi elle aime son métier (une infirmière m’avait dit : « parce que les patients ressortent de l’hôpital en allant beaucoup mieux contrairement aux cancereux qui ressortent souvent dans un cercueil »).

Après 1h d’émission de zone interdite, enfin du respect pour le secret médical. Les psychiatres ferment la porte aux caméras lors d’un entretien entre médecin et infirmiers.

Bon point à l’UMD d’Albi : ce sont le juge des libertés et les avocats qui se déplacent et pas les malades vont au tribunal (ce contrôle des hospitalisation par un juge est obligatoire depuis la loi de 2011).

optimisme : un patient sort d’UMD au bout de 3,5 mois.
Il ne sort pas définitivement mais retourne dans son hôpital psychatrique d’origine en HO.

On parle du fameux « si besoin » qui sont en fait des médicaments 🙂

Zone interdite parle de « malades inadaptés ». M6 va-t-elle bientôt proposer l’euthanasie ?

Voix off : « Il a passé 2 mois en chambre d’isolement. Désormais, les soignants le sortent » Ca fait un peu, « je sors mon chien ».

les voix off sont souvent stigmatisantes dans « Zone interdite ».

Le psychiatre qui recadre la journaliste dans l’entretien qui a suivi le reportage de Zone Interdite :
on parle de fugues à l’UMD et pas d’évasions car les UMD ne sont pas des prisons.

Il y a déjà eu un « enquête exclusive » sur les UMD (celle de Cadillac en Gironde).

Rappel : il y a 650 000 schizophrènes en France et seulement 650 sont en UMD soit seulement 0,1% des schizophrènes.

émission ce soir 20h55 dans « Zone interdite » (M6) sur l’unité pour malades difficiles (UMD) d’Albi

L’Unité pour Malades Difficiles d’Albi accueille des patients violents, atteints de troubles psychiatriques graves. Schizophrènes, paranoïaques ou encore psychopathes, parmi les plus dangereux y sont transférés afin d’être soignés – parfois de force. Pendant un an, le quotidien des malades et du personnel soignant de ce service a été suivi. Les formations de self-défense des employés pour faire face aux personnes les plus violentes mais aussi les entretiens parfois étranges avec les psychiatres ont ainsi été filmés. Malgré la folie qui les ronge, certains patients ont également accepté de se confier.

Encore un reportage stigmatisant pour les schizophrènes.
Nous conseillons à nos lecteurs de répondre ce soir pendant l’émission aux tweets les plus insultants envers les schizophrènes. Utilisez le #hashtag #zoneinterdite ce soir.

le schizophrène Polo Tonka, auteur d’un livre, était l’invité du « Magazine de la santé » le 18 février 2013

Invités du jour
– Pr Philippe Jeammet, psychiatre et coauteur de Dialogue avec moi-même
– Polo Tonka

Polo Tonka est très calme et stabilisé.

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Autre passage dans les médias de Polo Tonka (plus intéressant car plus long que l’interview télé) :
un schizophrène (Polo Tonka) qui a écrit un livre et qui est passé à la radio pour parler de schizophrénie.

Autre schizophrène qui avait écrit un livre : Florent Babillote.

le schizophrène Polo Tonka qui a écrit un livre est passé à la radio pour parler de schizophrénie

1ère partie de l’émission de RFI sur la folie.

2e partie de l’émission de RFI sur la folie.

Invités de l’émission :

  •  Pr Bernard Gibello, président de l’Association Française de Psychiatrie. Professeur émérite de Psycho-pathologie, Université Paris Ouest Docteur en médecine, docteur d’État es Lettres et es Sciences humaines. Psychanalyste, médecin psychiatre retraité, auteur de « Pensée, mémoire, folie », aux éditions Odile Jacob
  •  Polo Tonka, auteur de Dialogue avec moi-même, présenté et commenté par Philippe Jeammet, aux éditions Odile Jacob
  • Pr Philippe Jeammet, psychanalyste, professeur émérite de Psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université Paris-Descartes, président de l’École des parents et des éducateurs d’IIe-de-France. Co-auteur de : « Dialogue avec moi-même » aux éditions Odile Jacob
  •  Dr Papa Lamine Faye, psychiatre au Service de Psychiatrie du Centre Hospitalier National Universitaire de Fann à Dakar.

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Autre passage dans les médias, à la télé cette fois de Polo Tonka dans Le Magazine de la Santé sur France 5.

Autre schizophrène qui avait écrit un livre : Florent Babillote.

conseils pratiques pour travailler avec un dépressif ou un bipolaire (en phase dépressive)

Comprenez que quelqu’un atteint de dépression a plus de mal à gérer son énergie que la moyenne.Evitez de lui mettre trop de pression sur les objectifs, sinon, gare au burn-out : votre collaborateur fera tout pour réussir, mais il viendra à bout de ses réserves d’énergie très rapidement.

Voyez avec votre collaborateur comment il s’organise pour gérer les problèmes de mémoire et de concentration. Suivre le fil dans une conversation remplie de détails peut être difficile, épargnez-lui les informations inutiles, disciplinez-vous!

Encouragez-le à prendre des décisions, à écouter ses intuitions. Le plus souvent, il a pleinement conscience des implications des choix qui s’offrent à lui. Son souci est de se fier à son jugement, qui peut être par ailleurs excellent.

De manière générale, évitez de critiquer son travail de façon sous-entendue. Une critique se rapportant à son travail est souvent perçue dix fois plus intensément par une personne dépressive. Parlez-en franchement et relativisez.

Globalement, votre travail de collègue ou de manager sera de redonner confiance. Rassurez-le sur ce qui est positif, offrez-lui des retours favorables aussi souvent que possible.
Le problème se situe enfin sur la capacité d’établir des relations. Incitez-le à être en relation avec de nombreux interlocuteurs, petit à petit.

source :

http://www.missionhandicap.com/temoignage-handicap/Talenteo/Travailler-avec-un-collegue-atteint-de-depression

« Happiness Therapy », une comédie romantique sur l’histoire d’un bipolaire (sortie aujourd’hui 30 janvier)

Pat Solatano (Bradley Cooper) est bipolaire.
Il a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme.
Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents.
Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany (Jennifer Lawrence), une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé.
Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour.
Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.

Sortie en salles le 30 janvier 2013

attention, ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue

. médicaments pris par les personnages du film :
– le « héros » du film : Lithium, Xeroquel/Seroquel, abilify
– « l’héroïne » : Xanax, Effexor

. psychiatre indien (Dr. Patel) (scène marrante où le héros et le psychiatre se retrouvent à un match de football américain !)

. actrice Julia Stiles qui est dans la série de films Jason Bourne

Le film est très drôle.

page du film Happiness Therapy sur Wikipedia.

page du film Happiness Therapy sur allociné

Un psychologue raconte l’entrée dans la schizophrénie d’un de ses amis

Témoignage émouvant d’un psychologue (source).

parfois, le diagnostic est évident. Tenez, moi qui vous parle, votre humble serviteur, saviez vous que j’avais diagnostiqué ma première schizophrénie alors que j’étais encore juriste ? Je vous assure que c’est vrai. Je prenais à l’époque des cours de piano jazz et d’harmonie dans une petite école parisienne de musique assez réputée.

J’avais un prof, un capricorne, âgé d’un an de plus que moi. C’était à la fois le meilleur pianiste que je connaisse mais aussi le prof le moins pédagogue. Mais mu par ma brillante intelligence et mon orgueil absolu, c’est lui que je voulais avoir parce que c’était tout bonnement le meilleur. lui, ce putain de capricorne, je savais que dussè-je bosser vingt ans, je n’arriverais pas à l’égaler.

Comme je suis un bon garçon, lui et moi on a fini par devenir potes.
Et comme c’était un peu une tête de con, il a fini par se faire lourder de l’école de musique pour finir par donner des cours de piano chez lui. Il faut dire qu’il avait une notion assez élastique des horaires et du respect de la hiérarchie. Et moi, je l’ai suivi. Et j’ai ainsi assisté à sa descente spectaculaire.

Semaine après semaine, je le voyais décliner. Comme je suis un bon gars, comme je viens de le dire, je persistais à venir le voir. Un jour, comprenant qu’il n’avait plus un seul client et qu’il ne pouvait même pas bouffer, je lui avais ramené un carton du Monoprix le plus proche contenant des produits de première nécessité, ce qui prouve que j’étais vraiment un bon gars comme je l’ai déjà dit deux fois.

Aujourd’hui, je saurais mettre des mots sur tout cela mais à l’époque, je trouvais cela juste bizarre et je mettais ce changement sur le compte de son caractère parfois un peu difficile.
Et puis, comme nous nous entendions bien, on prenait parfois des cafés ensemble. On aimait bien se retrouver place de la Sorbonne au tabac pour discuter de tout et de rien.

Et là aussi, il a commencé à changer, à changer vraiment dans le sens où je trouvais qu’il déraillait. Des conneries, on en dit tous et moi le premier, mais chez lui ce n’était plus des conneries mais de gros délires. Croyez-moi, même moi qui ai des amis socialistes, je n’avais jamais entendu de tels trucs.

Je savais que très sensible aux honneurs, il était tout fier de m’expliquer qu’il venait d’être initié chez les francs-maçons.
Ce n’était pas été le premier que j’observe se faire une overdose de symbolique. Ca arrive aux apprentis psychanalystes qui voient des trucs partout alors pourquoi pas aux jeunes frères trois points ?!

D’ailleurs, il était devenu un peu space, me signifiant par là que je n’étais qu’un profane alors que lui avait été initié. Il en parlait beaucoup sans rien dire. C’était assez rigolo. D’ailleurs, comme c’était un bon pote, il m’avait fait approcher par l’un de ses frères pour que moi aussi j’entre dans ce cénacle. J’avais vu le mec qui ne m’avait pas vraiment emballé. Et donc j’avais un peu joué au con, tant et si bien que j’avais été classé déviant réactionnaire et persona non grata dans leur obédience.
Moi je m’en foutais vu que je n’aime pas les activités de groupe. imaginez ce que j’aurais pu ressentir dans un temple maçonnique. Et puis, je n’aime pas trop me taire et il parfait que durant un an, on n’a pas le droit de l’ouvrir. Bref, ce n’était pas pour moi.

Mais bon, semaine après semaine, les délires de mon pote pianiste avaient pris de l’ampleur. C’est ainsi qu’un jour, alors que nous étions assis en terrasse à un café, il m’expliqua qu’autour de nous, des hommes nous surveillaient mais qu’on pouvait les reconnaitre parce « qu’ils avaient les canines légèrement taillées en pointes comme tous les francs-maçons ». Comme je me demandais pourquoi il me sortait de telles conneries, je m’étais d’abord retourné pour constater que nul vampire ne hantait les lieux. Il faut dire qu’il était super persuasif mon pote quand il était perché dans ses délires. Et puis, moi, je ne connaissais rien aux francs-maçons, ils auraient bien pu se tailler les canines en pointe après tout, qu’est-ce que j’en savais !

Mais bon, ce jour là, je me suis tout de même dit qu’il avait passé un cap et qu’il venait de péter une durit. Comme internet n’existait pas en ce temps là, je suis allé à la bibliothèque de Beaubourg compulser les livres de psychiatrie. Et en très peu de temps, j’ai trouvé l’explication et compris que si mon pote pianiste semblait barré c’est parce qu’il était schizophrène à n’en pas douter ! Tout y était, les symptômes déficitaires et productifs, tout, tout, tout !

C’est ainsi que compulsant fiévreusement l’annuaire, parce qu’en ce temps là, c’était comme cela, on avait des bottins, j’ai trouvé une liste de dix numéros pouvant correspondre à celui de ses parents dont je ne connaissais que le nom et la ville de résidence. Par chance, au troisième appel alors que j’expliquais que j’étais Philippe, un élève pianiste de X, une voix féminine m’a répondu que son fils lui avait déjà parlé de moi. Bingo, j’avais sa mère au téléphone à qui j’ai pu expliquer que son fils allait très mal et qu’il semblait que ce soit suffisamment grave pour qu’elle vienne immédiatement le chercher. Bien sur, je n’ai pas prononcé le terme de schizophrénie.

Le lendemain, les parents de mon ami se pointaient en avion et le surlendemain il était interné et mis sous Haldol (un vieux médicament neuroleptique), un bon gros neuroleptique qui calme tout. Les parents m’ont alors rappelé pour me remercier et me dire que leur fils avait été diagnostiqué schizophrène et qu’ils me donneraient de ses nouvelles régulièrement.

Dans son cas, je ne m’étais pas trompé, c’était une vraie et pure schizophrénie paranoïde.

Pourtant si ces cas existent, ils ne sont pas tous aussi clairs que cela, d’où l’importance de se souvenir que le diagnostic de schizophrénie est un diagnostic qui se fait par défaut, une fois qu’on a éliminé toutes les explications banales possibles. Il ne s’agit jamais de se jeter sur ce diagnostic par facilité simplement parce que la personne que l’on a face à soi est un peu étrange.

Entendons-nous bien, je ne me fais pas le chantre de l’anti-psychiatrie mais vous recommande juste d’être circonspect. Parce que plein de trucs peuvent expliquer un pétage de plombs transitoire sans pour autant que ce soit une schizophrénie. Tenez, un truc aussi con que de se shooter sans oser le dire à son médecin parce que le patient a peur qu’il le répète à papa et maman et hop, on passe à côté du bon diagnostic !

Alors ces derniers temps, j’ai lu des tas d’ouvrages plus ou moins savants. Si je ne devais vous en recommander qu’un, ce serait celui d’Alain Bottéro « Un autre regard sur la schizophrénie : de l’étrange au familier ». C’est intelligemment rédigé avec beaucoup de sensibilité et d’érudition. Et c’est édité chez Odile Jacob.

Un autre regard sur la schizophrénie : De l’étrange au familier

excellente émission de radio de RFI sur la schizophrénie (« priorité santé »)

page de la 1ère partie sur le site de RFI

page de la 2e partie sur le site de RFI

Par Claire Hédon
Le cerveau est un organe mystérieux. Percer ses secrets semble aussi compliqué que de déchiffrer une carte au trésor et pourtant, les avancées scientifiques de ces dernières années ont permis de réaliser d’importantes découvertes.
L’encéphale qui contrôle l’ensemble de l’organisme est responsable de la schizophrénie.
A l’occasion du 10ème congrès de l’encéphale, du 23 au 25 janvier 2013, nous faisons le point sur le progrès de la médecine psychiatrique.
Où en est le travail de prévention ?

– Dr Marie-Noëlle Vacheron
psychiatre, chef de service à l’Hôpital Sainte-Anne et membre du Comité scientifique du Congrès de l’Encéphale. Et vice-présidente de la Commission médicale d’établissement de Sainte-Anne (CME)

– Pr Drissa Koné
professeur de Psychiatrie d’adultes, Université Félix Houphouët Boigny (UFR Sciences Médicales Abidjan)
médecin-chef de l’Hôpital psychiatrique de Bingerville, président de la Société de Psychiatrie de Côte d’Ivoire.