réponse à l’émission d’ASI sur la dépénalisation du cannabis

ne niez pas la toxicité du cannabis mais ne stigmatisez pas les schizophrènes qui seraient toujours violents

Introduction de l’émission :

A propos, que sait-on, scientifiquement, de la nocivité du cannabis ? Etrangement, en regardant la télévision et en lisant les journaux, un débat contradictoire et serein sur ces sujets semble impossible à tenir dans les médias français. Nous tentons de démontrer le contraire dans notre émission. Sur notre plateau, Jean Costentin, pharmacologue, membre de l’Académie de médecine, adversaire de la dépénalisation, et Marc Valleur, médecin-chef de l’hôpital Marmottan à Paris, spécialisé dans le traitement de toutes les addictions.

Droit de réponse :
Je suis diagnostiqué schizophrène.

Encore une émission qui stigmatise les schizophrènes en insistant sur leur dangerosité (c’est pas la première émission qui fait ça et pas la pire).
La grande majorité des schizophrènes n’est pas dangereuse et quand les schizophrènes sont dangereux ils le sont d’abord pour eux même (auto-mutilation, suicide…).

Témoignage personnel : je n’ai jamais fumé de cannabis et pourtant je suis devenu schizophrène.

Une bonne partie de mes connaissances qui sont aussi schizophrènes ont été des petits ou gros fumeurs de cannabis avant de devenir schizophrène.

La théorie des schizophrènes qui fument du cannabis pour avoir du plaisir et oublier la maladie me semble « fumeuse » pour ainsi dire.
Peu de mes connaissances schizophrènes fument du canna par plaisir. Ils fument par addiction.
Et personnellement ce n’est pas parce que je suis schizophrène que ça me donne envie de fumer du cannabis.

Quand à légaliser le cannabis et l’interdire au moins de 18 ans, je rigole. Dans tous les bureaux de tabac les buralistes vendent du tabac aux mineurs.
Ca sera pareil dans les « Cannabistrots »/Coffee shop.

J’ai trouvé le débat et l’animation du débat biaisée (pro-abolition de la loi de prohibition) comme souvent :
– politesse avec l’abolitionniste de la prohibition du cannabis et questions sympa et DS lui laisse finir ses réponses sans le reprendre
– recherche de la contradiction et parole coupée au médecin Mandarin pour la prohibition du cannabis.

Sinon, débat globalement intéressant avec enfin des médecins (les 2 médecins sont intéressants) et pas des politiciens qui cherchent à faire peur (prohibitionnistes) ou à faire plaisir (abolitionnistes écolos bobos).

L’émission est en accès payant sur
Arrêt sur Images.

article d’ASI sur les liens entre cannabis et schizophrénie

Risque réel. Une étude publiée en 2011 à Londres par le British Medical Journal et relayée par l’AFP, précise que les adolescents et les jeunes adultes consommateurs de cannabis ont davantage de risques de souffrir de troubles psychotiques que ceux qui n’en consomment pas. Des experts allemands et néerlandais ainsi que ceux de l’Institut de psychiatrie de Londres ont suivi 1900 personnes âgées de 14 à 24 ans pendant huit ans. L’étude a montré que ceux qui avaient commencé à consommer du cannabis après le début de l’étude et ceux qui en avaient consommé avant et après avaient davantage de risques de souffrir de troubles psychotiques que ceux qui n’en avaient jamais consommé. « La consommation de cannabis constitue un facteur de risque de développement de symptômes psychotiques », conclut l’étude.

Une précédente étude publiée en 2007 dans la revue scientifique The Lancet faisait état d’une augmentation du risque de schizophrénie d’environ 40 % chez les consommateurs de cannabis. Selon les chercheurs, ce risque augmenterait avec l’intensité et la durée de la consommation – de 50 % à 200 % pour les gros utilisateurs. Toutefois, les auteurs de ce travail n’ont pas pu démontrer de relation directe de « causalité entre la consommation de cannabis et les affections psychotiques », précise Le Monde, qui relaye l’article. Ils soulignent aussi que s’ils observent bien une augmentation du risque, la fréquence de ces affections, notamment sous forme chronique comme pour la schizophrénie, demeure relativement faible chez les consommateurs réguliers. Michel Reynaud, addictologue (CHU Paul-Brousse) précise au Monde que la fréquence de la schizophrénie dans la population reste constante, alors que la proportion de fumeurs decannabis ne cesse de grimperélément qui relativise cette étude.

Un rapport réalisé pour l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en 2006 fait état aussi de risques de schizophrénie. Hélène Verdoux, chercheuse à l’Inserm, cite des études conduites dans plusieurs pays européens qui ont montré que l’usage de cannabis augmente le risque de schizophrénie, d’autant plus important ‘ »si l’usage de cannabis débute à l’adolescence’« . Pendant longtemps, on a constaté que l’usage de cannabis était plus fréquent chez les personnes atteinte de schizophrénie, en l’expliquant par une auto-médication des patients, qui soulageait leur mal-être avec du cannabis, explique-t-elle. Mais maintenant, il est avéré que le cannabis a pu être à l’origine de leurs troubles schizophréniques.