Non, Mohamed Merah n’était pas atteint de schizophrénie (qui n’a rien à voir avec la double personnalité) et n’avait pas de « tendances schizophrènes »

Une journaliste de France 2 qui avait réalisé un reportage sur la DCRI a eu des infos de la part de sources policières et contre terrorisme sur Mohamed Merah, le tueur de Toulouse et Montauban.
D’après ses sources et elle, Mohamed Merah avait des « tendances schizophrènes » (sic, l’adjectif de schizophrène étant schizophrénique).

Voici ce qu’a dit Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (la DCRI qui est née de la fusion de la DST et d’une partie des RG) :

« C’est un Janus, quelqu’un qui a une double face, explique le chef de la DCRI. Pour avoir fait ce qu’il a fait, cela relève davantage d’un problème médical et de fanatisme que d’un simple parcours jihadiste. »

Or

1/ la double personnalité n’a rien à voir avec la schizophrénie, contrairement à la croyance populaire et à la doxa.

2/ on dispose du témoignage du psychologue Alain Penin qui a plus de compétences en examen psychiatrique que des policiers de la DCRI ou des journalistes :
interview du psychologue qui a expertisé Mohamed Merah en prison suite d’un refus d’obtempérer à un contrôle routier.
Le psychologue a réalisé l’expertise de Mohamed Merah en 2009. Il a livré à l’AFP sa perception du jeune homme.

Voici ce qu’il dit :

. Mohamed Merah « est aussi influencé par l’arrivée d’un beau-père «avec un profil de radical islamiste» dans son cercle familial. »

. « conduites antisociales »
. « troubles anxieux assez importants »
. « dispositions anti-sociales : vol, sacs volés à l’arraché, agressions »
. « passages à l’acte (violents) pour gérer ses sentiments abandonniques » (les parents de Mohamed Merah ont divorcé quand il avait 5 ans et son père est reparti en Algérie quand Mohamed Merah était adolescent)
. « narcissique »
. « garçon extrêmement fragile, anxieux, en difficulté, très fragile affectivement, avec une organisation un peu névrotique de sa personnalité ».
(note : la névrose et les psychoses, comme la schizophrénie, sont 2 choses différentes)
. « plusieurs pôles de personnalité »

Voici un autre témoignage de psychiatre :

« Psychopathe ? Ça veut tout et rien dire, résume le docteur Bertrand Garnier, dans La Voix du Nord. Il y a des maladies mentales bien identifiées (schizophrénie, maladie bipolaire…) et il y a des personnes qui ont des troubles de la personnalité, plus ou moins proches de la norme. » Mohamed Merah « a manifestement un trouble de la personnalité, mais on ne peut pas affirmer qu’il avait une maladie mentale (des voix dans la tête…) sans l’avoir examiné. »

Il faut plutôt rapprocher Mohamed Merah des « born again christians » pour comprendre son salafisme et son retour à la religion de ses parents algériens.

DONC STOP AUX AMALGAMES, LES SCHIZOPHRENES NE VEULENT PAS ETRE ASSIMILES A MOHAMED MERAH.

Parler de « folie » à la rigueur, c’est un mot tellement vague dans lequel ne se reconnaissent plus les schizophrènes et que n’emploient plus les psychiatres pour parler des schizophrènes.


Mohamed Merah, un "profil atypique" par Europe1fr

Profil psychologique de Mohammed Merah sur l’article de Wikipedia qui lui est consacré :

Selon une étude réalisée le 15 janvier 2009, par le psychologue clinicien Alain Penin, expert agréé par la Cour de cassation, Mohammed Merah est un jeune « fragile affectivement », « introverti » et « anxieux » mais sans « troubles pathologiques »344. « L’intéressé justifie de mesures d’encadrement et de surveillance strictes »345. Le 26 avril 2011, une note de la DCRI fait état de son « comportement paranoïaque »346. Dans une conférence de presse tenue le 21 mars 2012, le procureur de Paris François Molins estime que Mohammed Mérah présente un « profil violent » dès l’enfance, des « troubles du comportement quand il était mineur, compatibles avec l’extrême violence des faits » qu’il a commis depuis lors347 348 349. Gérard Lopez, psychiatre, fondateur de l’institut de la victimologie, à Paris considère le jeune islamiste comme un psychopathe: « Mohamed Merah avait une personnalité fragile, avec un important problème identitaire et narcissique. Mais c’est la froideur et le manque d’empathie qui caractérisent le psychopathe qui a souvent un passé de délinquance précoce »350.

Emission de TF1 « fous dangereux, paranoïaques : voyage au coeur de la folie meurtrière »

TF1 consacrait son émission « Enquêtes et révélations » aux urgences psychiatriques et aux Unités pour Malades Difficiles (UMD) hier 17 novembre 2010 à 23h25. Une émission racoleuse, réductrice et sensationnaliste qui faisait l’amalgame entre la schizophrénie (qui peut être soignée et stabilisée) et les malades dangereux qui sont minoritaires et très rares.

Teaser de l’émission : « Fous dangereux, schizophrènes paranoïaques : voyage au coeur de la folie meurtrière »

Voici les notes prises pendant l’émission :

« j’ai tué plusieurs membres de ma famille avec fantasmes cannibales et nécrophiles. »

« Ma mère était à terre, il y avait plein de sang. »

Ils sont 450 à être enfermés dans des UMD.

UMD de Villejuif, la plus grande UMD de France

Urgences psychiatriques de l’hôpital du Vinatier à Lyon

« Derrière la maladie de ce patient se cache une souffrance énorme. »

Psychiatre Nathalie Giloux

Monsieur qui va mal depuis 3~4 jours, très anxieux, il se sent dangereux.

« 3 millions de personnes qui souffrent de problèmes psychiques en France ».

Hospitalisation sous contrainte

La femme du malade signe une Hospitalisation à la demande d’un tiers (HDT).

Benjamin, 22 ans, a voulu se suicider en avalant une boîte de cachets.
Attaché à un brancard.

« Grosse dépression sans avoir eu de soucis auparavant »
« Mal être qui s’accumule »

Lendemain 10h, le psychiatre Giloux reçoit Benjamin en consultation.
Il avait pris anti-dépresseurs et anxiolytiques.

Une conduite suicidaire est considérée comme grave.

« Monsieur, vous allez partir au Vinatier. »

« Le Vinatier, ça voulait dire que j’étais fou. »

Autre patient escorté par 2 policiers

Jeune homme amené à la demande de son frère

Service d’urgence (gros bras) de l’hôpital appelé par un bipeur.

« à la limite de passer à l’acte en frappant »

Moyenne de séjour aux urgences de l’hôpital du Vinatier très variable : au minimum il faudrait que ça soit 6 heures.

Encombrement en aval des urgences.

20 patients pour un service de 7 lits dont 2 réservés aux adolescents.

Benjamin partira dès le lendemain rejoindre une clinique adaptée.

Autre patient (Ahmed) au délire mégalomaniaque

Il restera hospitalisé sous contrainte tant qu’il sera dans le déni.

« Quitter les lieux ? » Non.

UMD

Les patients les plus dangereux de France.

« Je voulais organiser un festin cannibalique avec les corps de ma famille. »

Il a assassiné en 2007 sa mère et son frère de 14 ans.

« Infidélité de ma petite amie : elle a eu un rapport sexuel avec quelqu’un d’autre ».

UMD pour les malades ingérables.

Resteront-ils dangereux ?
Pourront-ils se réintégrer à la société ?

« J’ai vu 3 experts »
« Ils m’ont diagnostiqué schizophrène »
« Schizophrène = fanatique qui veut purifier le monde » (sic) [parole du psychopathe]

« J’ai eu le non-lieu psychiatrique »

« Moins de 1% des criminels sont jugés irresponsables ».

Vous pensez que vous étiez irresponsable ?

« J’avais décidé de ce que j’ai fait, j’avais conscience ».

Patient qui reste un malade.

« Je ne vois pas un dangereux meutrier »
« On est pas dans le punitif, on est dans le soin »

« S’il est là c’est que c’est un cas difficile (c’est le nom des UMD). »

« rétablir la part d’humanité qui est en lui. »

« Je vais écrire une chanson sur le viol. »

Le parcours psychiatrique de ce jeune patient sera long.

Ici à Villejuif ont défilé les tueurs en série et les cannibales :
Issei Sagawa le cannibale
Maxime Brunerie qui a tenté d’assassiner Jacques Chirac pendant un défilé du 14 juillet
[NDLR : ces deux criminels célèbres ne sont pas schizophrènes. Pourquoi TF1 fait l’amalgame alors ?]

600 000 schizophrènes en France, sur ces 600 000, 3000 sont dangereux [source language= »? »][/source][/source].

Malades qui se prennent pour des prophètes ou pour Dieu.

Le délire mystique est une part culturelle de la maladie qui fait partie de la pathologie.
Permet de diagnostiquer la maladie.

Médicaments 4 fois par jour en UMD.

Effets secondaires : tremblements et problèmes d’élocution.

« atténuer les symptômes » avec les médicaments.

Question à l’infirmier : que se passe-t-il si une personne normale prend ces médicaments [neuroleptiques sédatifs] ?
Réponse de l’infirmier : « Si vous prenez un quart du traitement vous dormez quelques jours ».

Délires de persécutions

Les infirmiers refusent que nous filmions ce patient en crise, cela pourrait l’exciter.

Docteur Lachaux

« Vous vous faites des idées »

Il est plus dangereux pour lui-même que pour les autres.

Même dans sa chambre il est persécuté par des créatures imaginaires.

Les infirmiers l’attachent avec une camisole.

Chambre de haute sécurité, porte reblindée car un patient a réussi à la casser par coups de pieds.

« Pas de ressorts dans le lit car tout peut être une arme. »

Risques suicidaires quand le patient prend conscience de la gravité de son acte.
Risques de s’auto-mutiler.

15h00, fin de la sieste obligatoire

Tous les infirmiers se sont portés volontaires et touchent une prime de risque de 230 euros par mois.

Pensionnaires libres de circuler dans les couloirs de l’UMD la journée.

Rituel sacré : la pause cigarette. Chaque patient se les paye avec ses économies comme en prison.

4e séjour de Karim (30 ans) à l’UMD.

[1ère coupure pub]

Dans la cour se cotoient des paranoïaques, des pervers, mais surtout des schizophrènes.

Schizophrénie = « incohérence »

16h00 : distribution obligatoire et à heure fixe des médicaments.

On ferme les toilettes lors de la distribution des médicaments pour éviter qu’ils les rejettent dans le trou.

Sur 450 personnes placées en UMD en France, 30 femmes.

Patientes entre 18 et 40 ans.

15 patientes qui se sont auto-mutilées ou qui ont commis des infanticides

« Elles ne sont pas toutes stabilisées. »

Sofia, 23 ans qui a agressé à plusieurs reprises sa famille

« ma mère était à terre, il y avait plein de sang »

Né en Roumanie et adoptée, elle a agressé sa mère adoptive.

Elle a commis des actes violents sur autrui.

Agressive envers les forces de l’ordre.

9 mois de soin.

Atelier cuisine (repas thérapeutique pour améliorer le quotidien) : seulement 5 patientes sur 15 sont considérées aptes à le suivre, les autres sont jugées trop dangereuses.

La violence d’Annick a été canalisée.

« Je buvais, je me taillais les veines »
« Je faisais ça parce que j’entendais des voix dans ma tête »

Les patientes manient couteaux et fourchettes.

« Les chaises sont attachées à la table, c’est la sécurité. »

« On regarde toujours la télévision. »

Brigitte (40 ans) la patiente la plus difficile de l’UMD a les mains toujours attachées.

« Côté caractériel qui la qualifie. »

Elle tient des propos incohérents.

« Elle va dire des choses tristes avec un faciès souriant. »

Elle essaye de frapper un infirmier sans raison.

Patiente qui est depuis beaucoup de temps dans le service.

Les distractions sont rares.

Activités pour éviter que les patientes ne s’abrutissent pas devant la télévision [devant TF1 ?]

Docteur Bernard Lachaux : « troubles du comportement »

Hospitalisation à la demande du prefet.

Noir : « il est très délirant » (« diffluance de la pensée : phrases qui n’ont pas de lien avec la conversation »).

Hugo a saisi le juge des libertés.

Audience : « violences avec armes blanches »
« L’expert préconise le maintien de l’Hospitalisation d’office (HO)
« Vous avez des antécédents psychiatriques depuis 2002 »
Réponse du malade : « Non, depuis plus récemment seulement ».

Les décisions de levée d’HO sont rares.

Chaque mois des experts psychiatres se réunissent en commission pour décider des sorties de l’UMD. Les patients retournent en hôpital ou en prison.

Le patient doit avoir une critique de ses actes et de son délire (pour que son HO soit levée).

Infirmière : « Ce n’est pas une punition ici ».

5 % des malades sortis d’UMD récidivent.

Extraits de JT de TF1 annonçant des faits-divers

« Il se prenait pour Dieu »

Jean-Jacques Auzeill artiste habitué des hôpitaux psychiatriques devenu meutrier.

Artiste ariégeois ayant fait fortune dans les minitels roses.

Manoir transformé en restaurant.

Ensuite il recevait des gens qui se droguaient, avec des chiens…

Il se prenait pour un gourou.

Jean-Jacques menace de passer à l’acte.

« Si vous ne partez pas, je me couperais une phalange »
« Il s’est coupé 7 phalanges »

2001 : premier internement
internements intermittents jusqu’en 2007.

Psychiatre Jean-Christophe Thomas

Maître Eric Puy-Monbrun

En 2007, il se fait expulser du manoir.

Accueilli dans un château par un bénévole.

12 avril 2010 : Jean-Jacques s’en prend à son hébergeur après l’avoir soupçonné d’avoir violer l’une de ses 8 femmes imaginaires.

Bruno l’hébergeur n’a pas avoué le viol (imaginaire).
Il a été tué à coup(s ?) de gourdin.

Au coeur de la polémique, le Docteur Michel Boudet.

[2e coupure pub : pubs pour des jeux vidéos mystiques ou de la musique religieuse ! (vachement ciblé pour les malades qui regarderaient et pour rendre malades encore plus de personnes)]

« Comment le psychiatre a-t-il laissé sortir Jean-Jacques ? »

Jean-Jacques jugé irresponsable, enfermé à l’UMD de Cadillac (près de Bordeaux).

Hôpital Edouard Toulouse, l’un des plus grands hôpitaux psychiatriques de Marseille.

Jérémy, 34 ans, tentative de suicide
« On m’a dit que j’étais bipolaire. »

éducateur : « ce sont des gens refermés sur eux-même ».

Psychiatre : « Si on se soigne, on peut réparer son cerveau. »
« On peut soigner dans la cité » [dans les CMP].

Richard, un habitué de l’hôpital

Psychiatre Marc Laugier

chambres d’isolement appelées « cellules » par les patients.

Chez ce patient, « déstructuration complète du délire contrairement à la paranoïa. »

Passages à l’acte dans la rue.

Psychiatre : « J’ai fait une demande de placement en UMD » mais il n’y a pas de place.

Commentaire de l’animatrice/journaliste plateau en conclusion :

En 20 ans, 50 000 places en hôpital psychiatrique ont été fermées.
4 UMD vont être construites

Le psychiatre Marc Laugier vu dans le reportage est décédé d’un cancer depuis qu’il a été filmé.

Programmation sur la folie au Monfort Théâtre dans le 15e à Paris

Est programmé au Monfort Théâtre du 3 au 25 mai une série de spectacles, documentaires et table ronde sur la thématique « Folie & Identités ».

Avec cette programmation originale, nous aimerions explorer le trouble identitaire, la schizophrénie et les maladies mentales.

Par exemple, la soirée du lundi 17 mai :

–          19h : Chut (marionnettes, théâtre) d’après La Tête en bas de Noëlle Châtelet

–          19h45 : Table Ronde, discussion/débat avec le public sur le spectacle. Avec Noëlle Châtelet, Yann Ciret et Jean-Pierre Winter (psychiatre).

–          21h : Déversoir d’Angela Laurier (contorsion, danse) qui fait monter sur scène son frère schizophrène.

Mais aussi : projection du documentaire San Clemente de Raymond Depardon, Miroir Miroir de Mélissa Van Vépy (trapèze), Singularités Ordinaires du  GdRA (théâtre, cirque, musique), J’aimerais pouvoir rire d’Angela Laurier….

Toute la programmation sur www.lemonfort.fr.

Extrait du dossier de presse :

Il s’agit au vu du traitement actuel, principalement psychiatrique, de la folie, de nous
interroger en tant que spectateur sur cette notion. Elle a subi de nombreuses transformations et les termes pour la désigner aussi ; sur la folie en tant qu’objet de représentation dans le
langage et plus spécifiquement dans le langage de l’art. La folie ne fut pas d’abord l’objet d’étude du corps médical. Et autour de cette notion, ce sont à la fois la philosophie, l’art, la
religion qui ont agit à la structurer. La folie est affaire de langage : cela concerne le langage des fous, la folie en tant que langage et les différents discours qui tentent de la définir
(philosophique, psychanalytique, psychiatrique). La folie et ses discours se sont mutuellement transformés. La folie regarde le monde et les hommes. Les hommes l’observent et la regardent les regarder. Elle est un point vertigineux, un miroir déformant, et au bout, dans son histoire, aujourd’hui, qui n’est pas son terme, un ensemble de paroles contre lequel se fixe une certaine normalité. En somme qui est normal l’est par opposition à ce que les discours de son siècle appellent la folie.

Théâtre Silvia-Monfort
106 rue Brancion
15e arrondissement de Paris

émission de radio sur l’histoire de la folie

L’émission de radio de Patrice Gelinet « 2000 ans d’histoire » du 3 septembre 2009 était consacrée à l’histoire de la folie.

Lien pour télécharger l’émission (clic droit -> « enregistrer sous ») ou l’écouter en streaming [format mp3, 27,4 Mo]

invité : Claude Quétel, historien spécialiste de l’histoire de l’enfermement et de la psychiatrie, directeur de recherche honoraire au CNRS.

Texte de présentation de l’émission :

Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire, et même bien avant qu’on leur donne un nom, il y a toujours eu des fous. Et leur folie n’a pas attendu Michel Foucault pour avoir une histoire. Ce qui a changé, ce n’est pas la folie mais son diagnostic, son traitement et le regard qu’on porte sur elle. S’agit-il d’une maladie du corps ou de l’âme ? D’une défaillance physique ou psychique ? D’un châtiment de Dieu ou de l’œuvre du diable ? Est elle où n’est elle pas « le sublime de l’intelligence » comme l’écrivait Edgar Poe ? Depuis toujours, les hommes se sont posé ces questions et, selon les réponses, ont traité la folie de différentes manières. Par la médecine, l’enfermement dans les hôpitaux, des maisons de force ou des asiles où, comme il y a 2000 ans, en espérant un miracle.

Livres

Claude Quétel, Histoire de la folie : De l’Antiquité à nos jours
éditions Tallandier
paru en 2009

Claude Quétel et Jacques Postel, Nouvelle histoire de la psychiatrie
éditions Dunod

Page de l’émission :

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/2000ansdhistoire/index.php?id=82670

Critique du livre de Claude Quétel :


Histoire de la folie de l'Antiquité à nos jours par universcienceTV

émission de radio sur Erasme : éloge de la folie

émission de radio sur l’humaniste de la Renaissance Erasme : éloge  de la folie » télécharger (clic droit -> « enregistrer sous ») ou à écouter en streaming ici [format mp3, 55 Mo]

La folie 5/5 Erasme : éloge de la folie

invité
Jean-Claude Margolin, Professeur émérite de l’Université François Rabelais de Tours.

émission de radio sur « cinéma et folie »

émission de radio sur « cinéma et folie » à télécharger (clic droit -> « enregistrer sous ») ou à écouter en streaming ici [format mp3, 55 Mo]

La folie 3/5 Cinéma et folie

Invitée
Carole Desbarats, critique et historienne du cinéma, co-auteur avec François Angelier de La raison en feu, ou la fascination du cinéma pour la folie (Acor, 1999)

émission de radio sur Michel Foucault et la folie

émission de radio sur « Michel Foucault et la folie » à télécharger (clic droit -> « enregistrer sous ») ou à écouter en streaming ici [format mp3, 55 Mo]

La folie 1/5 Michel Foucault et la folie

page de l’émission sur France Culture.

Textes lus: Michel Foucault, Histoire de la folie à l’âge classique, et à propos du Neveu de Rameau

Invités
Judith Revel, Maître de Conférence à Paris I, auteur du Dictionnaire Foucault (Ellipses)

émission de radio sur « une nouvelle histoire de la folie »

émission de radio sur « une nouvelle histoire de la folie » à télécharger (clic droit -> « enregistrer sous ») ou à écouter en streaming ici [format mp3, 38 Mo]

Page de l’émission sur le site de France Culture.

Invités

Marcel Gauchet, Philosophe et historien, Directeur d’études à l’EHESS et rédacteur en chef de la revue Le Débat

Claude Quétel, Historien, Directeur de recherche honoraire au CNRS

Jean-François Bert, Sociologue, enseignant à l’EHESS et membre du Centre Michel Foucault

La revue Books, le partenaire de France Culture, publie dans son numéro de septembre un dossier consacré à la réception du fameux livre de Michel Foucault, Folie et déraison, Histoire de la folie à l’âge classique, dont le public anglo-saxon dispose enfin de la traduction intégrale. La polémique est lancée par un sociologue américain, Andrew Scull, historien de la médecine et de la psychiatrie qui, dans un article paru dans le TLS, administre une volée de bois vert à notre philosophe national. Pour résumer Scull, Foucault n’apportait pas grand-chose de nouveau sur le plan intellectuel des années 60, dominées par l’anti-psychiatrie. Avant lui, Thomas Sasz, en même temps que lui, Ronald Laing et David Cooper dénonçaient abondamment l’institution asilaire comme répression politique se donnant les apparences de la thérapeutique. Et, comme Foucault, ils mettaient en cause l’opposition entre le normal et le pathologique, qui était un lieu commun de l’époque. Plus grave, d’après Andrew Scull, les sources sur lesquelles Michel Foucault a fondé sa démonstration étaient datées et lacunaires et le philosophe les aurait tirées dans le sens qui l’arrangeait – parfois au mépris des faits. En conséquence, la thèse centrale de Foucault – le « grand renfermement » des asociaux et des insensés à l’Age classique, serait un mythe sans réalité historique.

Il se trouve que Marcel Gauchet avait publié, en 1980, en collaboration avec l’historienne et psychiatre Gladys Swain, un essai qui allait dans le même sens, La pratique de l’esprit humain. Plus récemment, puisque le livre vient de sortir, l’historien Claude Quétel revient à son tour sur l’histoire de la folie et des traitements par lesquels la médecine a cru pouvoir la guérir, de l’Antiquité à la sectorisation. En passant, bien entendu, par Foucault, dont il conteste l’intuition centrale.
Mais ces attaques ruinent-elles le cœur d’une pensée qui continue à questionner notre modernité, un quart de siècle après la disparition de son auteur ?