Film documentaire sur l’hôpital psychiatrique Ste-Anne à Paris

Arte a diffusé vendredi 7 mai 2010 en 2e partie de soirée un film documentaire sur l’hôpital psychiatrique Ste-Anne à Paris.

On peut revoir le documentaire en entier en 11 parties sur ce site bipolaire.blogintelligence.fr

Passé cette date, on peut encore
voir des extraits du documentaire sur www.arte.tv.

Le film documentaire se veut esthétique : il n’y a pas de voix-off pour faire des commentaires.

Commentaire
On peut regretter que le réalisateur s’attarde sur le cas d’un psychopathe.
Deux autres patientes, une schizophrène et une angoissée sont filmées ainsi qu’un patient.
Mais Ste-Anne filmée dans la durée (3 mois de tournage) et restituée dans la longueur (1h30 de film) est assez rare. Cela vaut le coup d’en profiter. Et ça change des émissions ou des reportages des journaux télé sur les UMD (unités pour malades difficiles).

Ce film documentaire d’Ilan Klipper rappelle le documentaire de Serge Moati sur Ste-Anne aussi.

Arte a créé pour l’occasion un mini-site Internet sur arte.tv/psychiatrie avec ces pages Web :
Tour d’horizon des systèmes psychiatriques en Europe (France, Allemagne, Italie, Espagne et au Royaume-Uni). C’est un article, écrit par un journaliste d’arte, sujet à caution avec des raccourcis et des points de vue subjectifs (dire par exemple que les électrochocs sont archaïques est faux, ils sont maintenant pratiqués sous anesthésie avec du matériel moderne).
Interview du réalisateur Ilan Klipper
Interview de Gérard Massé, chef de service d’une section fermée à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris.
Tribune du Docteur Michel Fouillet, psychiatre au centre hospitalier St Anne.

Autre témoignage vidéo d’une mère d’un schizophrène

Témoignage vidéo de Dominique Laporte, mère d’un schizophrène.

Le témoignage de Dominique Laporte dans son intégralité filmé par une personne est découpé en 3 parties d’une dizaine minutes chacune :

Comme la plupart des schizophrénies, la maladie de son fils est apparue à l’adolescence. Il a vécu de longues années de maladie et de bouffées délirantes aiguës. Et il a été hospitalisé d’office (HO) mais elle a été levée. Il a fini par se suicider.

Dominique Laporte est l’auteure du livre Mon fils, schizophrène

Je n’ai pas lu ce livre.

Présentation du livre par l’éditeur :

Enfant sensible et sauvage, adolescent extravagant nourri de littérature, Xavier ne deviendra jamais vraiment adulte. De plus en plus préoccupée par son comportement imprévisible, sa famille découvre, alors qu’il a 19 ans, qu’il est atteint de schizophrénie. Et leur vie bascule. Un monde qu’ils ignoraient totalement s’ouvre à eux : centre psychiatrique d’orientation et d’accueil, dispensaires de santé mentale, hôpital psychiatrique de secteur, placement d’office, intervention des forces de police, camisole chimique, accompagnement thérapeutique… Peu sensible aux traitements psychiatriques, Xavier, dont la vie oscille entre longues hospitalisations, fugues et courts séjours auprès des siens, va connaître tous les stades de la maladie jusqu’à son décès, seul, dans une chambre d’hôtel. Il avait 33 ans.

Biographie de l’auteure :

Mon fils, schizophrène est le témoignage déchirant de la mère de Xavier, Dominique Laporte. Elle a écrit ce livre pour briser la solitude et l’isolement des familles face à cette maladie qui touche 1 % de la population.

Témoignage vidéo d’une mère d’un schizophrène

Témoignage vidéo éclairant d’une mère d’un schizophrène de 33 ans malade depuis ses 23 ans.

Le témoignage vidéo existe en 2 versions :
– version courte (6 minutes)


Mental shizophrénie 2 par Dijon-Sante

– version longue (21 minutes)


Mental : shizophrénie v longue 2. par Dijon-Sante

Cette mère est membre de la section UNAFAM (Union Nationale des Amis et Familles de Malades Psychiques) de Dijon.

Le témoignage est émouvant et comporte de nombreux points communs avec d’autres histoires de schizophrènes.

émission sur l’hopital St Jean de Dieu à Lyon et l’UMD de Montfavet (Avignon)

L’émission de M6 « 66 minutes » du 10 juin 2009 était consacrée à un hôpital psychiatrique (l’hôpital psychiatrique privé St-Jean-de-Dieu à Lyon) et à une Unité pour Malade Difficile (UMD), celle d’Avignon Montfavet.

L’émission est peut être visionnée sur Dailymotion en 3 parties ci-dessous :


«Fous dangereux» : vol au-dessus d'un nid de… par 20thcenturyfox

Commentaire
On peut regretter 2 choses :
– le titre racoleur « « Fous dangereux » : vol au-dessus d’un nid de coucou », même avec les guillemets
– le fait qu’un magazine de télévision s’intéresse encore aux UMD et pas aux dizaines de milliers schizophrènes qui essayent de travailler et vivre normalement.

émission de radio sur la future loi obligeant les schizophrènes à prendre leur traitement

L’émission de débat radiophonique de Julie Clarini et Brice Couturier « du grain à moudre » du 14 avril 2010 était consacrée au projet de loi du ministère de la santé sur les soins obligatoires remplaçant la loi de 1990.

Lien pour télécharger l’émission (clic droit -> « enregistrer sous ») ou l’écouter en streaming [format mp3 – 36,1 Mo]

Invités :
Hervé Bokobza = psychiatre, porte parole du collectif « Nuit sécuritaire »
Jean Canneva = président de l’Union nationale des amis et familles de malades psychiques (UNAFAM).
Michel Triantafyllou = psychiatre chef du service psychiatrique de l’hôpital Max Forestier de Nanterre
vice président du Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP)
Gilles Devers = avocat au barreau de Lyon, spécialiste du droit relatif aux pratiques de soin

Texte de présentation de l’émission :

Quand la vigilance est un nouveau mode de rapport généralisé au monde, quand, comme l’écrit Michael Foessel dans son dernier ouvrage, la sécurité devient l’emblème d’une mobilisation de tous les instants, comment trouver encore de la place parmi nous pour les fous ?
Car comme on l’imagine des marginaux, asociaux et déviants de toutes espèces, certains malades mentaux représentent bien un danger, un danger pour eux-mêmes d’abord, et un danger (moins souvent, mais parfois) pour les autres, comme nous l’a rappelé récemment cette sordide affaire du pousseur du métro. Dès lors, que faire avec ce risque que leur liberté représente ? La psychiatrie n’a cessé tout au long de son histoire de buter sur la question. Soigner ? Bien sûr, c’est la première et même la seule réponse, mais quand l’état du malade ne lui permet pas d’y consentir ? Soigner de force, enfermer ? Mais de quel droit et sous quelles conditions ?
Le pousseur du métro – un jeune schizophrène qui avait cessé son traitement – a permis de mettre sous les projecteurs le projet de loi en voie de finalisation en ce moment-même au Ministère de la Santé. Il entend développer les « soins obligatoires » ; il permettrait, en outre, à un établissement de prendre l’initiative d’une hospitalisation d’office dans le cas où un malade ne se présenterait pas à son rendez-vous thérapeutique.
Pour de nombreuses familles, cette perspective est un soulagement : elles leur permettraient de sortir de l’impasse dans laquelle elles se trouvent quand elles constatent chez un proche, impuissantes, la non-observance d’un traitement. Mais pour certains médecins, il s’agit ni plus ni moins d’une nouvelle procédure de séquestration et de contrainte, qui va transformer les soignants en agents d’un contrôle social organisé.
Bref, alors même la psychiatrie s’enfonce dans la crise, étouffée par les coupes budgétaires et la lassitude du personnel, nous propose-t-on une nouvelle mesure de soin, ou un nouveau dispositif de contrôle ?

Commentaire personnel :
L’émission est intéressante (le rappel des lois concernant les psychotiques est salutaire) mais la présence de l’invité partisan acharné du consentement pour les soins (Hervé Bokobza) est critiquable.
Il était aussi intéressant d’entendre l’UNAFAM et sa position sur l’obligation de prise en charge des malades par les services hospitaliers ou médico-psychologiques (CMP).

Documentaire sur la schizophrénie sur France 4 vendredi 19 mars 2010 à 20h35

SCHIZOPHRENES ENTRE L’ENFER ET LA LUMIERE

Après les tatouages et les percing, le tuning et les muscles, les changements de sexe, Olivier Delacroix se penche sur un tout autre sujet : La schizophrénie.

La schizophrénie est une maladie psychique, très compliquée à appréhender, à comprendre, à décrypter. Elle touche 1% de la population mondiale, toute catégorie sociale, raciale, ou intellectuelle confondue. En France, où il y aurait plus de 600 000 schizophrènes, un nouveau-né sur 100 développera la maladie. Pourquoi ? Et qui sont ces personnes ?

Alors qu’on assimile les personnes souffrant de schizophrénies à des fous à la double personnalité et à des meurtriers incapables de se contrôler, Olivier Delacroix va aller à la rencontre de celles et ceux qui vivent cette maladie au quotidien, de près comme de loin, et appréhender les mécanismes qui ont conduit le grand public à avoir peur de cette maladie dite « psychique ».

Un nouveau regard sur cette pathologie et des destins : ceux des parents, des frères et soeurs et des malades eux-mêmes. De Paris à Colmar, en passant par Pau, la ville des « meurtres » commis par des schizophrènes (Romain Dupuy, et plus récemment Nicolas Plevent), Olivier Delacroix va s’immerger dans le quotidien des familles et de leur malade. Alors que 80% des pères quittent le foyer quand la maladie de leur enfant apparaît, il va par ailleurs mettre à nu les relations mère/enfant. Il va faire mettre des mots sur le ressenti des malades quant à l’acceptation de leur pathologie, cause de leur extrême souffrance. Il va identifier le besoin vital des personnes schizophrènes d’être entourés par leur famille. Différents types de schizophrénie, plusieurs profils et situations mais une question centrale : les schizophrènes peuvent-ils s’intégrer dans la société sans réel danger pour eux-mêmes, ou pour les autres ? Et qu’est ce que la schizophrénie ? Quelles solutions sont apportées aux familles, en cas de crise et même après ? Quel avenir pour les malades ? Une vie de sacrifices. D’une mère vivant seule avec son fils,
à une famille de quatre enfants, organisée autour du malade ; du service fermé des hospitalisés d’office de St Anne à Paris à l’histoire de Xavier, schizophrène décédé à 30 ans, du quotidien d’une jeune femme rêvant d’une vie “normale” à celui de deux amis malades dans l’Est de la France, ce film documentaire de 52 minutes se propose d’éclaircir les zones d’ombres qui cachent les réalités de cette maladie aujourd’hui stigmatisée et effrayante.

L’extrait ci-dessous est visionnable sur Dailymotion


Schizophrènes entre l'enfer et la lumière par schizophrenie

La vidéo complète (52 minutes) est visionnable en plusieurs parties :

Le documentaire est disponible en intégralité :

en 6 morceaux

1/6

2/6

3/6

4/6

5/6

6/6

Critique du documentaire :
Olivier Delacroix interroge les familles et les malades superficiellement. L’émission est un peu courte et l’on regrette qu’il ne se soit pas plus attardé sur certains cas ou que l' »enquête » ne dure plus longtemps.

On ne sait pas d’où sort la statistique selon laquelle 80 % des pères quittent leur femme quand leur enfant est schizophrène, le taux parait élevé.

On aurait aimé aussi que ce ne soit pas un patient mais un psychiatre qui explique en quoi la schizophrénie n’est pas une double personnalité mais une maladie avec d’autres caractéristiques : symptômes positifs (hallucinations, paranoïa, délires…) et négatifs (froideur affective, absence de motivation, de sentiments, baisse de la concentration de la mémoire et des résultats du travail scolaire).

Bref, une émission intéressante mais qui nous laisse sur notre faim.

Autre article consacré à ce documentaire d’Olivier Delacroix « schizophrènes, entre l’enfer et la lumière »

adaptation de la pièce « Un voyage à travers la folie » au théâtre à Colombes du 17 au 27 mars 2010

VOYAGE À TRAVERS LES OMBRES
Création librement inspirée de « Un voyage à travers la folie » de Mary Barnes
Mise en scène et interprétation Véronique Widock / Compagnie Les Héliades
du 17 au 27 mars 2010
17, 18, 19, 20, 24, 26, 27 mars à 20h30 / 25 mars à 14h30 au Hublot
87 rue Félix Faure – 92700 Colombes

Tarifs : 10 € / 8 € (- de 26 ans, intermittents, chômeurs, colombiens) / Carnet de 5 places : 32 €

Dans sa nouvelle création, Véronique Widock incarne Mary Barnes, une femme au parcours exceptionnel qui réussit à « guérir » de sa schizophrénie. Autour de ce spectacle, le Hublot alimente le débat sur l’actualité de la psychiatrie en France et les voies de guérison offertes aux malades.

« La folie était le seul moyen d’atteindre la vérité »

À quarante-deux ans Mary Barnes connaît les premiers symptômes d’une « maladie » jugée alors incurable : la schizophrénie. Aidée par une communauté d’anti-psychiatres anglais opposés aux électrochocs et à la camisole chimique, elle parvient à remonter aux sources de sa folie et en revient « guérie ».
Un voyage initiatique magnifique, violent et lumineux, à travers les noeuds de l’enfance, la structure familiale, la peinture et la Foi. Un témoignage unique qui bouscule les préjugés sur la folie, et ouvre de belles perspectives humaines et éthiques à la guérison.

Rencontres-discussions
Dans une époque où l’on privilégie la rentabilité des soins de santé et la mise en oeuvre de politiques sécuritaires, quelles sont les voies de guérison offertes aux malades ? Quelles sont les alternatives proposées par l’art ? Des rencontres auront lieu tout au long des représentations.

Agenda des rencontres
• Mer. 17 mars : UNAFAM (Union des amis et familles de malades psychiques) / Les proches face au séisme de la maladie psychique
• Jeu. 18 mars : Patricia Attigui, professeur de psychopathologie / Art et psychiatrie
• Vend. 19 mars : Collectif des 39 – Contre la Nuit Sécuritaire!/ Michaël Guyader, Yves Gigou et Mathieu Bellahsen / Folie et société
• Vend. 20 mars : Sonia Medina, réalisatrice du documentaire « Looking for Mary Barnes » et Guy Dana, fondateur de l’Inattendu, « hôtel thérapeutique » / Quelques exemples de structures alternatives de soins psychiatriques
• Vend. 26 mars: Samuel Luret, réalisateur du documentaire « Vies de fous » / Etat des lieux de la psychiatrie. Quelles propositions ? Quelles difficultés ?
• Sam. 27 mars : Claude Louzoun, responsable de Soin et culture / Art et lien social

Plus d’informations sur http://voyageatravers.canalblog.com

AVERTISSEMENT
Nous n’avons pas vu cette pièce et nous ne cautionnons pas le mouvement « anti-psychiatrie ». Les électrochocs sont encore pratiqués en 2010 et apportent des résultats et soulagent les malades en créant un état épileptique après une seule décharge électrique de quelques millisecondes. Ils ne s’agit plus de longues convulsions.
Et la « camisole chimique » soulage bien des malades et leur famille.

Pour en finir avec la “schizophobie”, par Vincent Girard et Claude Lefebvre

La tribune ci-dessous a été publiée dans le journal Le Monde en août 2008 :

En décembre 2004 à l’hôpital psychiatrique de Pau, deux infirmières étaient assassinées de façon spectaculaire par un ancien patient. Cet événement, hautement médiatisé, fit réagir le gouvernement, qui commanda deux rapports et lança, en février 2005, un nouveau plan santé mentale. Le budget 2005-2008 alla donc pour une grande partie dans la construction de “murs”. Un non-sens puisque 68 % du suivi psychiatrique est réalisé hors de l’hôpital. Paradoxalement, la grande majorité du personnel des services de psychiatrie publics travaille au sein d’un hôpital, et non pas dans la cité, où vivent pourtant les patients.

Les faits divers et la réaction de certains politiques renforcent les stéréotypes existants dans la population, qui lient meurtre et maladie mentale. Ainsi, une récente enquête du centre collaborateur OMS de Lille, réalisée sur plus de 40 000 Français, montre les amalgames forts qui existent dans les représentations sociales des Français entre meurtre, inceste, violence et folie et maladie mentale. Avec toutes les conséquences que cela a sur l’image de la psychiatrie. Des amalgames qu’il faut dénoncer car, en réalité, environ 95 % des meurtres sont commis par des personnes n’ayant aucune pathologie mentale !
En 2005, le rapport “Santé, justice et dangerosités”, proposait comme mesure nouvelle l’enfermement des détenus présentant des troubles de la personnalité et reconnus comme “encore dangereux”, une fois leur peine de prison réalisée, dans des “centres fermés de protection sociale”, de façon renouvelable tous les ans, et donc possiblement jusqu’à la mort. Cette proposition va bientôt être appliquée par le gouvernement.
Un rapport publié en mars 2005 sous la direction de l’anthropologue Anne Lovell soulignait pourtant : “Le risque attribuable aux personnes malades mentales (…) est faible, les taux estimés sont encore bien moindres si l’on décompte les troubles liés à l’alcool.
Les données scientifiques mettent en évidence la vulnérabilité d’une personne atteinte de schizophrénie, bien plus souvent victime d’agressions, de vols et de viols qu’une personne non malade. La prévalence des crimes violents envers les patients psychiatriques est 11,8 fois plus importante qu’en population générale. La prévalence des vols sur personnes est quant à elle 140 fois plus élevée. 40 % des personnes sans abri présentant une schizophrénie se sont fait agresser au cours des six derniers mois. Le risque pour une femme sans abri atteinte de schizophrénie d’être victime d’agression physique et de viol est tellement important que les chercheurs parlent d’expérience normative.
Ces violences dont sont victimes les sans-abri présentant une schizophrénie sont liées à leur grande vulnérabilité et à la stigmatisation de leur pathologie. Cette stigmatisation, entretenue par les médias, favorise le repli, l’isolement, le sentiment d’infériorité et conséquemment les suicides, très nombreux. La première des urgences en France est de développer le travail d’équipes mobiles de psychiatrie et de donner un logement et des possibilités de réinsertion aux sans-abri.
Il est significatif que la question de la maladie mentale soit abordée par la presse et les politiques à l’occasion d’un meurtre. La réaction du sénateur Demuynck, qui propose des mesures vigoureuses de placement, rappelle celle de M. Douste-Blazy, qui proposait plus de lits d’hospitalisation. Il existe aujourd’hui entre 300 000 et 500 000 personnes atteintes de schizophrénie en France qui n’ont jamais commis de meurtre. Elles ont des droits, notamment celui d’être protégées par le gouvernement des discriminations et des violences physiques et psychologiques dont elles sont victimes au quotidien.
Aujourd’hui le problème principal rencontré par ces personnes est celui de la stigmatisation et de l’exclusion. Elles demandent à être considérées comme tous les autres citoyens dans la cité. Nombre de personnes diagnostiquées avec une schizophrénie disposent d’un appartement, travaillent, payent des impôts, ont des activités sociales riches, fondent même des familles.
L’amalgame fait par le grand public, les médias et les politiques entre maladie mentale et violence doit cesser, car il est une violence de plus faite aux personnes malades. Cette idée reçue génère des peurs, des réactions de rejet qui entraînent de graves conséquences sur leur santé et sur leur vie. Cette “schizophobie”, comme la xénophobie et l’homophobie, doit être combattue. Une nouvelle loi de santé publique doit être votée, une loi qui aurait pour objectif de protéger les personnes concernées par la maladie mentale. Ce sont elles les premières victimes.

Vincent Girard, psychiatre
Claude Lefebvre, photographe

Article paru dans l’édition du Monde du 17.08.08.

Documentaire sur la souffrance mentale en Algérie : thérapies algériennes

Ci-dessous un documentaire algérien réalisé par Malek Bensmaïl, lui-même fils de psychiatre, sur deux structures :
– le service psychiatrique du CHU de Constantine,
– et l’établissement hospitalier spécialisé, autre structure d’accueil de la ville.

Les psychiatres ont ainsi identifié à partir de quelles spécificités de la société algérienne se développent souffrance psychique et maladie mentale : à savoir, les séquelles de la guerre de libération, le rapport à la langue -français, arabe ou berbère-, donc à l’identité, le rapport à la religion et à l’intégrisme, les bouleversements socioculturels, le traumatisme de la violence et de la crise politique que subit le pays depuis des années…

http://www.telleestmatele.com/article-6983885.html

Il montre bien quels types de pathologies peuvent avoir les Algériens, pays différent de la France (on croit souvent que la schizophrénie est uniquement l’apanage des pays développés). La religion musulmane est très présente et influe sur les délires (par exemple un malade récite le Coran et veut la paix sur terre dans le documentaire). Autre exemple, beaucoup de schizophrènes se croient possédés par des Jinns, génies bénéfiques ou maléfiques présents dans la tradition musulmane.
Le terrorisme revient aussi souvent car l’Algérie a été frappée par ce fléau dans les années 90.

Malheureusement, au final, les psychiatres ne peuvent pas trop parler de maladies car la norme est que les possessions par les Jinns sont réelles (la norme de la société est de croire en Allah, les médecins ne peuvent critiquer les manifestations irrationnelles de la religion). Les psychiatres soignent juste et distribuent des ordonnances. C’est difficile pour un schizophrène dans un pays musulman de reconnaître que ses symptômes sont une maladie et non un Jinn qui lui parle.

N’hésitez pas à le regarder et à donner votre avis en commentaire de ce billet.

Autre recension de ce documentaire :
http://malek.bensmail.free.fr/pdf/alienation-television.pdf