Documentaire sur la souffrance mentale en Algérie : thérapies algériennes

Ci-dessous un documentaire algérien réalisé par Malek Bensmaïl, lui-même fils de psychiatre, sur deux structures :
– le service psychiatrique du CHU de Constantine,
– et l’établissement hospitalier spécialisé, autre structure d’accueil de la ville.

Les psychiatres ont ainsi identifié à partir de quelles spécificités de la société algérienne se développent souffrance psychique et maladie mentale : à savoir, les séquelles de la guerre de libération, le rapport à la langue -français, arabe ou berbère-, donc à l’identité, le rapport à la religion et à l’intégrisme, les bouleversements socioculturels, le traumatisme de la violence et de la crise politique que subit le pays depuis des années…

http://www.telleestmatele.com/article-6983885.html

Il montre bien quels types de pathologies peuvent avoir les Algériens, pays différent de la France (on croit souvent que la schizophrénie est uniquement l’apanage des pays développés). La religion musulmane est très présente et influe sur les délires (par exemple un malade récite le Coran et veut la paix sur terre dans le documentaire). Autre exemple, beaucoup de schizophrènes se croient possédés par des Jinns, génies bénéfiques ou maléfiques présents dans la tradition musulmane.
Le terrorisme revient aussi souvent car l’Algérie a été frappée par ce fléau dans les années 90.

Malheureusement, au final, les psychiatres ne peuvent pas trop parler de maladies car la norme est que les possessions par les Jinns sont réelles (la norme de la société est de croire en Allah, les médecins ne peuvent critiquer les manifestations irrationnelles de la religion). Les psychiatres soignent juste et distribuent des ordonnances. C’est difficile pour un schizophrène dans un pays musulman de reconnaître que ses symptômes sont une maladie et non un Jinn qui lui parle.

N’hésitez pas à le regarder et à donner votre avis en commentaire de ce billet.

Autre recension de ce documentaire :
http://malek.bensmail.free.fr/pdf/alienation-television.pdf

émission de télévision sur le cerveau

L’émission « C dans l’air » d’Yves Calvi sur France 5 était consacré hier vendredi 5 février 2010 au cerveau et à la mémoire. Elle n’aborde certes pas la schizophrénie mais n’en est pas moins intéressante. Le prétexte de l’émission et point de départ du talk-show est l’annonce d’une possible découverte par le professeur Beaulieu contre la maladie d’Alzheimer.

émission de radio sur « une nouvelle histoire de la folie »

émission de radio sur « une nouvelle histoire de la folie » à télécharger (clic droit -> « enregistrer sous ») ou à écouter en streaming ici [format mp3, 38 Mo]

Page de l’émission sur le site de France Culture.

Invités

Marcel Gauchet, Philosophe et historien, Directeur d’études à l’EHESS et rédacteur en chef de la revue Le Débat

Claude Quétel, Historien, Directeur de recherche honoraire au CNRS

Jean-François Bert, Sociologue, enseignant à l’EHESS et membre du Centre Michel Foucault

La revue Books, le partenaire de France Culture, publie dans son numéro de septembre un dossier consacré à la réception du fameux livre de Michel Foucault, Folie et déraison, Histoire de la folie à l’âge classique, dont le public anglo-saxon dispose enfin de la traduction intégrale. La polémique est lancée par un sociologue américain, Andrew Scull, historien de la médecine et de la psychiatrie qui, dans un article paru dans le TLS, administre une volée de bois vert à notre philosophe national. Pour résumer Scull, Foucault n’apportait pas grand-chose de nouveau sur le plan intellectuel des années 60, dominées par l’anti-psychiatrie. Avant lui, Thomas Sasz, en même temps que lui, Ronald Laing et David Cooper dénonçaient abondamment l’institution asilaire comme répression politique se donnant les apparences de la thérapeutique. Et, comme Foucault, ils mettaient en cause l’opposition entre le normal et le pathologique, qui était un lieu commun de l’époque. Plus grave, d’après Andrew Scull, les sources sur lesquelles Michel Foucault a fondé sa démonstration étaient datées et lacunaires et le philosophe les aurait tirées dans le sens qui l’arrangeait – parfois au mépris des faits. En conséquence, la thèse centrale de Foucault – le « grand renfermement » des asociaux et des insensés à l’Age classique, serait un mythe sans réalité historique.

Il se trouve que Marcel Gauchet avait publié, en 1980, en collaboration avec l’historienne et psychiatre Gladys Swain, un essai qui allait dans le même sens, La pratique de l’esprit humain. Plus récemment, puisque le livre vient de sortir, l’historien Claude Quétel revient à son tour sur l’histoire de la folie et des traitements par lesquels la médecine a cru pouvoir la guérir, de l’Antiquité à la sectorisation. En passant, bien entendu, par Foucault, dont il conteste l’intuition centrale.
Mais ces attaques ruinent-elles le cœur d’une pensée qui continue à questionner notre modernité, un quart de siècle après la disparition de son auteur ?

émission de radio (France Culture) sur la santé mentale des Français

émission de radio sur la santé mentale des Français à télécharger (clic droit -> « enregistrer sous ») ou à écouter en streaming ici [format mp3, 55 Mo]

émission du mardi 3 novembre 2009
La santé mentale des Français

invité :
Jean-Pierre Olié. Chef de service de psychiatrie à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, professeur à l’université René Descartes.

Animateur de cette émission de radio sur France Culture :
Olivier Lyon-Caen, Professeur à l’université Paris VI et chef du Service de Neurologie à l’hôpital de la Salpetrière.

L’Organisation mondiale de la Santé définit la santé mentale comme un état de bien être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté.

Tel est le bien être, sur lequel interviennent des facteurs environnementaux multiples, sources de déséquilibre et de mal être. Ces derniers sont-ils suffisants ? Existe-t-il des facteurs de vulnérabilité individuelle ?

Autant de questions que nous allons aborder avec le Professeur Jean-Pierre Olié.