Emission de TF1 « fous dangereux, paranoïaques : voyage au coeur de la folie meurtrière »

TF1 consacrait son émission « Enquêtes et révélations » aux urgences psychiatriques et aux Unités pour Malades Difficiles (UMD) hier 17 novembre 2010 à 23h25. Une émission racoleuse, réductrice et sensationnaliste qui faisait l’amalgame entre la schizophrénie (qui peut être soignée et stabilisée) et les malades dangereux qui sont minoritaires et très rares.

Teaser de l’émission : « Fous dangereux, schizophrènes paranoïaques : voyage au coeur de la folie meurtrière »

Voici les notes prises pendant l’émission :

« j’ai tué plusieurs membres de ma famille avec fantasmes cannibales et nécrophiles. »

« Ma mère était à terre, il y avait plein de sang. »

Ils sont 450 à être enfermés dans des UMD.

UMD de Villejuif, la plus grande UMD de France

Urgences psychiatriques de l’hôpital du Vinatier à Lyon

« Derrière la maladie de ce patient se cache une souffrance énorme. »

Psychiatre Nathalie Giloux

Monsieur qui va mal depuis 3~4 jours, très anxieux, il se sent dangereux.

« 3 millions de personnes qui souffrent de problèmes psychiques en France ».

Hospitalisation sous contrainte

La femme du malade signe une Hospitalisation à la demande d’un tiers (HDT).

Benjamin, 22 ans, a voulu se suicider en avalant une boîte de cachets.
Attaché à un brancard.

« Grosse dépression sans avoir eu de soucis auparavant »
« Mal être qui s’accumule »

Lendemain 10h, le psychiatre Giloux reçoit Benjamin en consultation.
Il avait pris anti-dépresseurs et anxiolytiques.

Une conduite suicidaire est considérée comme grave.

« Monsieur, vous allez partir au Vinatier. »

« Le Vinatier, ça voulait dire que j’étais fou. »

Autre patient escorté par 2 policiers

Jeune homme amené à la demande de son frère

Service d’urgence (gros bras) de l’hôpital appelé par un bipeur.

« à la limite de passer à l’acte en frappant »

Moyenne de séjour aux urgences de l’hôpital du Vinatier très variable : au minimum il faudrait que ça soit 6 heures.

Encombrement en aval des urgences.

20 patients pour un service de 7 lits dont 2 réservés aux adolescents.

Benjamin partira dès le lendemain rejoindre une clinique adaptée.

Autre patient (Ahmed) au délire mégalomaniaque

Il restera hospitalisé sous contrainte tant qu’il sera dans le déni.

« Quitter les lieux ? » Non.

UMD

Les patients les plus dangereux de France.

« Je voulais organiser un festin cannibalique avec les corps de ma famille. »

Il a assassiné en 2007 sa mère et son frère de 14 ans.

« Infidélité de ma petite amie : elle a eu un rapport sexuel avec quelqu’un d’autre ».

UMD pour les malades ingérables.

Resteront-ils dangereux ?
Pourront-ils se réintégrer à la société ?

« J’ai vu 3 experts »
« Ils m’ont diagnostiqué schizophrène »
« Schizophrène = fanatique qui veut purifier le monde » (sic) [parole du psychopathe]

« J’ai eu le non-lieu psychiatrique »

« Moins de 1% des criminels sont jugés irresponsables ».

Vous pensez que vous étiez irresponsable ?

« J’avais décidé de ce que j’ai fait, j’avais conscience ».

Patient qui reste un malade.

« Je ne vois pas un dangereux meutrier »
« On est pas dans le punitif, on est dans le soin »

« S’il est là c’est que c’est un cas difficile (c’est le nom des UMD). »

« rétablir la part d’humanité qui est en lui. »

« Je vais écrire une chanson sur le viol. »

Le parcours psychiatrique de ce jeune patient sera long.

Ici à Villejuif ont défilé les tueurs en série et les cannibales :
Issei Sagawa le cannibale
Maxime Brunerie qui a tenté d’assassiner Jacques Chirac pendant un défilé du 14 juillet
[NDLR : ces deux criminels célèbres ne sont pas schizophrènes. Pourquoi TF1 fait l’amalgame alors ?]

600 000 schizophrènes en France, sur ces 600 000, 3000 sont dangereux [source language= »? »][/source][/source].

Malades qui se prennent pour des prophètes ou pour Dieu.

Le délire mystique est une part culturelle de la maladie qui fait partie de la pathologie.
Permet de diagnostiquer la maladie.

Médicaments 4 fois par jour en UMD.

Effets secondaires : tremblements et problèmes d’élocution.

« atténuer les symptômes » avec les médicaments.

Question à l’infirmier : que se passe-t-il si une personne normale prend ces médicaments [neuroleptiques sédatifs] ?
Réponse de l’infirmier : « Si vous prenez un quart du traitement vous dormez quelques jours ».

Délires de persécutions

Les infirmiers refusent que nous filmions ce patient en crise, cela pourrait l’exciter.

Docteur Lachaux

« Vous vous faites des idées »

Il est plus dangereux pour lui-même que pour les autres.

Même dans sa chambre il est persécuté par des créatures imaginaires.

Les infirmiers l’attachent avec une camisole.

Chambre de haute sécurité, porte reblindée car un patient a réussi à la casser par coups de pieds.

« Pas de ressorts dans le lit car tout peut être une arme. »

Risques suicidaires quand le patient prend conscience de la gravité de son acte.
Risques de s’auto-mutiler.

15h00, fin de la sieste obligatoire

Tous les infirmiers se sont portés volontaires et touchent une prime de risque de 230 euros par mois.

Pensionnaires libres de circuler dans les couloirs de l’UMD la journée.

Rituel sacré : la pause cigarette. Chaque patient se les paye avec ses économies comme en prison.

4e séjour de Karim (30 ans) à l’UMD.

[1ère coupure pub]

Dans la cour se cotoient des paranoïaques, des pervers, mais surtout des schizophrènes.

Schizophrénie = « incohérence »

16h00 : distribution obligatoire et à heure fixe des médicaments.

On ferme les toilettes lors de la distribution des médicaments pour éviter qu’ils les rejettent dans le trou.

Sur 450 personnes placées en UMD en France, 30 femmes.

Patientes entre 18 et 40 ans.

15 patientes qui se sont auto-mutilées ou qui ont commis des infanticides

« Elles ne sont pas toutes stabilisées. »

Sofia, 23 ans qui a agressé à plusieurs reprises sa famille

« ma mère était à terre, il y avait plein de sang »

Né en Roumanie et adoptée, elle a agressé sa mère adoptive.

Elle a commis des actes violents sur autrui.

Agressive envers les forces de l’ordre.

9 mois de soin.

Atelier cuisine (repas thérapeutique pour améliorer le quotidien) : seulement 5 patientes sur 15 sont considérées aptes à le suivre, les autres sont jugées trop dangereuses.

La violence d’Annick a été canalisée.

« Je buvais, je me taillais les veines »
« Je faisais ça parce que j’entendais des voix dans ma tête »

Les patientes manient couteaux et fourchettes.

« Les chaises sont attachées à la table, c’est la sécurité. »

« On regarde toujours la télévision. »

Brigitte (40 ans) la patiente la plus difficile de l’UMD a les mains toujours attachées.

« Côté caractériel qui la qualifie. »

Elle tient des propos incohérents.

« Elle va dire des choses tristes avec un faciès souriant. »

Elle essaye de frapper un infirmier sans raison.

Patiente qui est depuis beaucoup de temps dans le service.

Les distractions sont rares.

Activités pour éviter que les patientes ne s’abrutissent pas devant la télévision [devant TF1 ?]

Docteur Bernard Lachaux : « troubles du comportement »

Hospitalisation à la demande du prefet.

Noir : « il est très délirant » (« diffluance de la pensée : phrases qui n’ont pas de lien avec la conversation »).

Hugo a saisi le juge des libertés.

Audience : « violences avec armes blanches »
« L’expert préconise le maintien de l’Hospitalisation d’office (HO)
« Vous avez des antécédents psychiatriques depuis 2002 »
Réponse du malade : « Non, depuis plus récemment seulement ».

Les décisions de levée d’HO sont rares.

Chaque mois des experts psychiatres se réunissent en commission pour décider des sorties de l’UMD. Les patients retournent en hôpital ou en prison.

Le patient doit avoir une critique de ses actes et de son délire (pour que son HO soit levée).

Infirmière : « Ce n’est pas une punition ici ».

5 % des malades sortis d’UMD récidivent.

Extraits de JT de TF1 annonçant des faits-divers

« Il se prenait pour Dieu »

Jean-Jacques Auzeill artiste habitué des hôpitaux psychiatriques devenu meutrier.

Artiste ariégeois ayant fait fortune dans les minitels roses.

Manoir transformé en restaurant.

Ensuite il recevait des gens qui se droguaient, avec des chiens…

Il se prenait pour un gourou.

Jean-Jacques menace de passer à l’acte.

« Si vous ne partez pas, je me couperais une phalange »
« Il s’est coupé 7 phalanges »

2001 : premier internement
internements intermittents jusqu’en 2007.

Psychiatre Jean-Christophe Thomas

Maître Eric Puy-Monbrun

En 2007, il se fait expulser du manoir.

Accueilli dans un château par un bénévole.

12 avril 2010 : Jean-Jacques s’en prend à son hébergeur après l’avoir soupçonné d’avoir violer l’une de ses 8 femmes imaginaires.

Bruno l’hébergeur n’a pas avoué le viol (imaginaire).
Il a été tué à coup(s ?) de gourdin.

Au coeur de la polémique, le Docteur Michel Boudet.

[2e coupure pub : pubs pour des jeux vidéos mystiques ou de la musique religieuse ! (vachement ciblé pour les malades qui regarderaient et pour rendre malades encore plus de personnes)]

« Comment le psychiatre a-t-il laissé sortir Jean-Jacques ? »

Jean-Jacques jugé irresponsable, enfermé à l’UMD de Cadillac (près de Bordeaux).

Hôpital Edouard Toulouse, l’un des plus grands hôpitaux psychiatriques de Marseille.

Jérémy, 34 ans, tentative de suicide
« On m’a dit que j’étais bipolaire. »

éducateur : « ce sont des gens refermés sur eux-même ».

Psychiatre : « Si on se soigne, on peut réparer son cerveau. »
« On peut soigner dans la cité » [dans les CMP].

Richard, un habitué de l’hôpital

Psychiatre Marc Laugier

chambres d’isolement appelées « cellules » par les patients.

Chez ce patient, « déstructuration complète du délire contrairement à la paranoïa. »

Passages à l’acte dans la rue.

Psychiatre : « J’ai fait une demande de placement en UMD » mais il n’y a pas de place.

Commentaire de l’animatrice/journaliste plateau en conclusion :

En 20 ans, 50 000 places en hôpital psychiatrique ont été fermées.
4 UMD vont être construites

Le psychiatre Marc Laugier vu dans le reportage est décédé d’un cancer depuis qu’il a été filmé.

Pièce de théâtre sur le trouble bipolaire à Paris en août

La pièce de théâtre « Permission de Jardin » porte sur une maladie dont tout le monde a entendu parler et qui demeure cependant encore assez obscure pour la plupart des gens : la bipolarité. L’auteur-comédienne, Isabelle Ganz, témoigne de façon poignante de la difficulté de vivre le plus « normalement » possible lorsqu’on souffre de tendances maniaco-dépressives.

Le tarif ordinaire pour assister à cette pièce est de 24 euros. Il existe un tarif réduit.

Le samedi 21 août se déroulera un « Bord de scène » autour de la pièce, c’est à dire que la représentation sera suivie d’une rencontre-débat avec l’équipe artistique et un médecin spécialiste des troubles bipolaires.

Les lecteurs de ce blog bénéficient d’un tarif spécial pour ce bord de scène : 10 €.


Permission jardin theatre isabelle ganz par visutheatre

Le théâtre de la Manufacture des Abbesses se situe au 7 de la rue Véron (75018 Paris). Les arrêts de Métro les plus proches sont : Abbesses (Ligne 12) ainsi que Pigalle (Ligne 12 et 2).

étude suédoise sur les liens entre la schizophrénie et les troubles bipolaires

Grâce à une très vaste enquête épidémiologique compilant les données médicales de plus de 9 millions d’individus aux liens de parenté connus, des chercheurs suédois ont découvert des déterminants génétiques communs à la schizophrénie et aux troubles bipolaires (psychose maniaco-dépressive). Ils suggèrent même dans leur article publié dans The Lancet que des liens existent entre les deux pathologies.

Source : Sciences et avenir

Résumé de l’article de The Lancet.

Conclusion des chercheurs :

Interpretation
Similar to molecular genetic studies, we showed evidence that schizophrenia and bipolar disorder partly share a common genetic cause. These results challenge the current nosological dichotomy between schizophrenia and bipolar disorder, and are consistent with a reappraisal of these disorders as distinct diagnostic entities.

Une psychiatre américaine elle même bipolaire a écrit un livre sur son expérience de la maladie : sa page en français sur Wikipedia :
Kay Redfield Jamison
Son livre :
De l’exaltation à la dépression : Confession d’une psychiatre maniaco-dépressive

émission de radio sur le trouble bipolaire

La page de présentation de l’émission :
http://www.rfi.fr/contenu/20100128-1-troubles-bipolaires-recherche-pratique

La première partie de l’émission en mp3 :
http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/magazines/r121/priorite_sante_1_20100203_0910.mp3

La 2e partie de l’émission :
http://telechargement.rfi.fr.edgesuite.net/rfi/francais/audio/magazines/r121/priorite_sante_2_20100203_0933.mp3
(clic droit -> « enregistrer sous » pour la télécharger ou clic gauche pour l’écouter en streaming)

Schizophrénie, troubles bipolaires ou autisme, la génétique bouscule les frontières

Schizophrénie, troubles bipolaires ou autisme se manifestent différemment, et pourtant les mêmes gènes peuvent prédisposer à plusieurs maladies mentales, soulevant la question de la frontière entre elles, expliquent des chercheurs.

L’équipe de Stéphane Jamain (Inserm – Fondation FondaMental) a par exemple identifié des variations génétiques spécifiques aux formes précoces (jusqu’à 21 ans) des troubles bipolaires (troubles maniaco-dépressifs). Le même gène avait déjà été impliqué dans les troubles de l’attention et de l’hyperactivité chez l’enfant.

Le “chevauchement” entre schizophrénie et troubles bipolaires est lui admis depuis plusieurs années. On voit ainsi davantage de schizophrènes dans les familles où les troubles bipolaires sont fréquents et vice-versa.

Plus récemment, des gènes impliqués dans la schizophrénie ont été retrouvés dans l’autisme.

Pour les chercheurs, ces chevauchements posent la question de la classification des maladies psychiatriques.

“Il faut arriver à redéfinir les maladies psychiatriques en fonction de nouveaux critères, pour arriver à des sous-catégories plus homogènes”, estime Stéphane Jamain.

Une nouvelle catégorie est ainsi apparue, les troubles schizo-affectifs. Elle pourrait correspondre à des patients bipolaires qui ont des idées délirantes comme dans la schizophrénie ou des patients schizophrènes qui sont également dépressifs.

Dans le trouble bipolaire, l’équipe de Stéphane Jamain a montré la spécificité des formes adultes précoces, plus familiales, plus graves et répondant moins bien aux traitements.

Le manuel de référence international des maladies psychiatriques, le DSM-IV, dont la dernière révision remonte à 15 ans, est en cours de réécriture. L’édition du DSM-V est attendue en 2013.

Premières causes de décès chez les 25-34 ans, les maladies psychiatriques affectent plus de 400 millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Pour les malades, l’enjeu de la recherche est de pouvoir parvenir un jour à identifier des “marqueurs” des maladies mentales, qui permettraient un diagnostic objectif. Un peu comme la mesure de la glycémie dans le diabète ou de la tension artérielle dans l’hypertension.

Comme pour la majeure partie des maladies -à l’exception des maladies dites monogéniques comme la maladie de Huntington-, être porteur d’une variation génétique prédisposant à une maladie mentale ne veut pas dire qu’on va nécessairement développer cette maladie.

C’est la rencontre entre les gènes et des facteurs de risque extérieurs, les facteurs environnementaux, qui expliquerait la maladie. “Gènes et conditions environnementales sont intimement mélangées”, explique Jean-Antoine Girault, directeur de l’Institut du Fer à Moulin (Paris) et de l’Ecole des neurosciences de Paris-Ile-de-France.

Une vaste étude européenne sur l’interaction entre gènes et environnement dans la schizophrénie doit d’ailleurs être lancée prochainement.

La génétique a déjà contribué à “dédramatiser certaines maladies psychiatriques comme l’autisme”, en levant la culpabilité des mères, souligne Patricia Gaspar (Inserm – Institut du Fer à Moulin).

Créée en 2007, le fondation FondaMental fédère psychiatres et chercheurs appartenant à plus de soixante laboratoires de recherche et services hospitaliers sur l’ensemble de la France.

L’Institut du Fer à Moulin est un centre de recherche de l’Inserm et de l’Université Pierre et Marie Curie orienté sur le développement et la plasticité du cerveau.

De Véronique MARTINACHE (AFP)

Interview sur les bouffées délirantes aiguës

interview du psychiatre David Gourion dans l’émission le magazine de la santé sur France 5.


Magazine de la santé : bouffées délirantes aiguës par schizophrenie

Plus d’informations sur les BDA :
article de Wikipedia sur les bouffées délirantes aiguës

émission de télévision sur la psychiatrie et les personnalitées borderlines

L’émission de télévision suisse « Temps présent » était consacrée à 2 services d’hôpitaux de Neuchâtel. Un de psychiatrie avec des patients schizophrènes et un avec des patients à la personnalité borderline*.

L’émission est visionnable en ligne : lien vers le site de l’émission sur le site de la TSR (Télévision Suisse Romande)

Texte sur la page de l’émission :

Hôpital Psy à coeur ouvert

Pour la première fois en Suisse, une équipe de télévision a filmé le quotidien d’un hôpital psychiatrique. Ces établissements font encore l’objet de phantasmes et de tabous. Les malades subissent encore une stigmatisation de la société. Pourtant, la majorité d’entre eux réintègrent leur vie normale après un passage à vide.

*article de Wikipedia sur les personnalitées borderlines